Bombardement de La Chapelle-d’Angillon – 18 juin 1940

Lien mémoriel entre les vivants et les morts, entre ceux du passé, ceux d’aujourd’hui et ceux de demain. 

Avions bombardiers allemands Junkers 87 « Stuka »

Ils arrivèrent sur La Chapelle-d’Angillon par groupes de 6, alignés sur 2 files soit au total 36 appareils.

Junker 87 trouvés sur Internet

Controverse sur le bombardement de La Chapelle-d’Angillon par la Régia Aéronautica, l’armée de l’air italienne

Les bombardiers Junker 87 allemands ou italiens ?

Bombes sur le Cher 1939-45

A La Chapelle-d’Angillon, si l’on s’en réfère aux déclarations du maire, l’afflux de réfugiés est particulièrement intense à partir du 16 juin. Après une file interminable de voitures lui succède un flot de piétons arrivant aussi bien de la route nationale 140 (de Paris) que de la route nationale 726 (d’Auxerre). 
Sur le champ de foire de La Chapelle-d’Angillon ont été construits les baraquements d’un camp militaire qui abrite de nombreux réfugiés, jusqu’à 3.000 personnes, mais les réfugiés reçoivent l’ordre d’évacuer le camp dans la nuit du 17 au 18 juin. Le lendemain 18, l’évacuation se poursuit et l’autorité militaire présente au village arrête les convois militaires vides afin d’y faire monter les piétons. Les militaires présents jugent un bombardement très possible, sinon probable étant donné l’importance des deux grandes routes nationales qui se croisent dans le village. Vers 16 heures, ce même jour, il est demandé aux habitants du pays de se retirer dans la campagne environnante tandis que le secteur s’est dans la journée progressivement décongestionné, à la grande satisfaction des autorités tant civiles que militaires.
Au moment du bombardement, vers 19 heures, ne se trouvent que les réfugiés surpris sur la route ou qui font une courte halte pour se ravitailler avant de poursuivre leur exode. On compte également des soldats, notamment d’unités appartenant à la 8e Division d’Infanterie qui se replie par ce chemin. Y stationnent aussi des soldats de la 23e Division d’Infanterie appartenant au Groupe de Reconnaissance Divisionnaire replié de Gien (Loiret). 
Vers 19 heures donc, arrivent une trentaine de bombardiers ennemis venus du nord, qui après un premier passage d’observation déversent leurs bombes en trois vagues. Après 5 à 6 minutes de bombardement, les avions repartent en direction de la route nationale 726 et déversent encore quelques bombes à 3 kilomètres du village.
L’attaque a été courte mais meurtrière et parmi la foule de réfugiés civils et militaires le chaos est indescriptible. Si les victimes sont nombreuses sur le champ de foire, on en compte aussi aux abord du lavoir, du pont sur la Sauldre et près de la maison Lacord sur la route nationale 140.
Voici ce qu’en dit un témoin dans « La Gazette Berrichonne » du 3 août 1940 :

« Bouleversé, parsemé d’énormes trous, c’étaient des cadavres un peu partout, des dizaines de chevaux foudroyés, des voitures renversées, calcinées, des arbres brisés. Trente maisons dans le village ont été détruites en totalité ou en partie. L’aile principale du château a reçu une bombe et la toiture s’est effondrée. Il est impossible d‘évaluer exactement le nombre des victimes. On a retrouvé et inhumé 104 cadavres, dont 5 seulement appartenait à la population. Mais beaucoup de corps ont été pulvérisés et déchiquetés et le nombre important de crânes, membres ou fragments isolés qu’on a recueillis permet d’affirmer que le nombre de morts n’est pas inférieur à 120, dont 53 seulement ont pu être identifiés. Le nombre exact des blessés n’est pas connu, les moins atteints ayant fui, mais il n’est pas exagéré de le fixer à une cinquantaine.« 

Vue de la rue du Château ©coll. privée
Bombes sur le Cher 1939-45

Rapport sur le bombardement

Rapport sur le bombardement de La Chapelle-d’Angillon à Monsieur le Préfet du Cher – I
Rapport sur le bombardement de La Chapelle-d’Angillon à Monsieur le Préfet du Cher – II
Rapport sur le bombardement de La Chapelle-d’Angillon à Monsieur le Préfet du Cher – III

Les victimes du bombardement

Victimes civiles du bombardement du 18 juin 1940 à La Chapelle-d’Angillon – Cimetière

Soldats du 15e escadron du train morts lors du bombardement

Le bombardement – La Dépêche du Berry – Affaire Bidault

Le bombardement – La Dépêche du Berry – Affaire Bidault suite

©Coll. Tschill – Maison Bidault

Témoignages

Témoignages sur le bombardement de La Chapelle-d’Angillon le 18 juin 1940
 Notes Louis Basile Chabin sur le bombardement
 Controverse sur le bombardement de La Chapelle-d’Angillon par la Régia Aéronautica, l’armée de l’air italienne – Annexe 4 – Marius Derrier
 Lieutenant BOISSARIE Maurice (1914 – 1944)

Les lieux bombardés selon la liste de l’état des destructions

©Archives départementales et patrimoine du Cher

C) Immeubles appartenant aux communes, hospices, établissements publics :

0 – Champ de foire
4 – Presbytère – 3 place de l’église
5 – École de Filles – 5 avenue Alain-Fournier
6 – Lavoir

d) Immeubles appartenant à des particuliers

A. Immeubles complètement détruits

7 – Maison Belleville Lucien Alphonse – 6, rue du château
8 – Maison Bideault – 11 avenue du 18 juin 1940
9 – Maison Blinet – 13 avenue du 18 juin 1940
10 – Maison Morin – rue des fossés

B. Immeubles partiellement détruits et inhabitables en l’état

11 – maison Balland – rue des fossés
12 – maison Bernard – 152 avenue du 18 juin 1940
13 – Épicerie Bissonnet – 32 rue Eudes de Sully
14 – maison Bideault – 11 avenue du 18 juin 1940
15 – maison Bourbon Amand – 15 rue du Parc
16 – maison Bourbon Rousseau – 3 avenue du 18 juin 1940
17 – maison du percepteur – 41, rue Eudes de Sully
18-19 – maison Chenu – 9 avenue du 18 juin 1940
20 – maison Crosnier – 6-10 rue du Château
21-22 – maison Henri Gagnières – 34 rue Eudes de Sully
23 – maison Girardin – 8, rue des fossés
24 – maison Lacord, Villa « Le chêne » – route de Bourges
25-26-27 – maison Cusset – 8-10 rue du château
28 – maison inconnue – 6 rue du château
29 – maison Renier – 1, rue du château
30 – maison Themelot Bondon – 7 avenue du 18 juin 1940
31 – Garage Marcel Louis Turpin – 28 rue Eudes de Sully
32 – maison Turpin – 5 avenue du 18 juin 1940
33 – maison Vieugué – 6, rue des fossés
34 – maison Villepelet – détruite et jardins

C. Immeubles partiellement détruits et habitables

35 – Horlogerie Chapellerie Audiot – Grande rue
36 – Gendarmerie – 35 rue Eudes de Sully
37 – maison du notaire – 48 rue Eudes de Sully
38 – maison Beau – 8 rue du Parc
39 – maison Bourbon – Pont de la Grille Ivoy-le-Pré
40-41-42 – maison Bourget – 150 avenue du 18 juin 1940
43-44 – maisons Brusseau – 47 rue Eudes de Sully
45-46-47 – maisons Louis Bureau 7-9-11 avenue Alain-Fournier
48-49 – Cordonnerie Louis Bureau – 20 rue Eudes de Sully
50 – menuiserie Chevalier– 12a rue Eudes de Sully
51 – 26 rue de la Maladrerie, de Presly, Amédée Lureau
52 – maison Chabin – 2 rue du Faubourg d’Alsace
53 – maison disparue – 0 avenue du 18 juin 1940
54 – maison Gagnières – 34 rue Eudes de Sully
55 – Château
56 – Café Mercier – 38 rue Eudes de Sully
57 – Girardin Marchand de vins – 46 rue Eudes de Sully
58 – Épicerie Léger – 44 rue Eudes de Sully
59 – maison Guilbault – 1 rue du faubourg d’Alsace
60 – maison Lauvergeat Amanda – 40 rue Eudes de Sully
61 – Boulangerie Habert – rue de la Gare
62 – maison Lauvergeat – 37 rue Eudes de Sully
63 – maison Rousseau – 4 rue du Faubourg d’Alsace
64 – maison Robineau bourrelier & couturière – 43 rue Eudes de Sully
65-66-67 – maisons Sébault Gagnières – 22, 24 rue Eudes de Sully
68 – maison de Jeanne Rabillon – repasseuse – 26 rue Eudes de Sully
69 – Bureau de Poste – 152 avenue du 18 juin 1940
70 – maison Vatan – 27-29 rue Eudes de Sully
71 – Hôtel du Chêne vert – 30 rue Eudes de Sully
72 – maison Vannier – 3 rue du Château

D. Immeubles n’ayant subi que des dégradations peu importantes (vitreries, couverture etc.) en cours de réparation

* 4-5-6-7-8 – Hôtel, Cordonnerie, Boucherie 5, rue Eudes de Sully
*14 – maison Célestin Chenuet
*40 – Épicerie Sara Manteau
*51 – maison Alain-Fournier – 35 avenue Alain-Fournier
*55 – La Maladrerie – route de Presly

————————————

Après le bombardement

La vente de portraits du Maréchal Pétain pour le Secours national après le bombardement

Commémoration de la libération de la Chapelle-d’Angillon – 6 septembre 1944

Les baraquements suivant le bombardement de 1940

©Coll. Amelot

Création du nouveau cimetière de La Chapelle-d’Angillon – JO 11 mars 1945

Stèle à la mémoire des victimes du bombardement du 18 juin 1940

©Coll. G. Amelot

La stèle a été érigée en 1990 à l’occasion du cinquantenaire de la commémoration. Le maire était M° Michel Guilloteau. Pour le cinquantenaire du bombardement.

Journal de Gien – 21 juin 1990 – Voilà 50 ans, une centaine de morts dans un bombardement

La stèle

La stèle

Discours Michel Guilloteau

Discours de Michel Guilloteau Maire

iDiscours Christian Genete 2

Discours de Christian Genete

iDiscours Christian Genete

Discours de Christian Genete

La Marseillaise
Les chapellois
La stèle Discours Michel Guilloteau iDiscours Christian Genete 2 iDiscours Christian Genete La Marseillaise Les chapellois

Lettre du Maire de la Chapelle-d’Angillon au Préfet le 8 février 1946 au sujet des récompenses pour actes de courage et de dévouement

Journée de commémoration du bombardement du 18 juin 1940 ce dimanche 18 juin 2023