Page 151 – Guerre 1935-1945

Lorsque fut déclarée la guerre à l’Allemagne hitlérienne, début septembre 1939, qui alors aurait osé imaginé qu’en mai 1940, la Luftwaffe bombarderait La Chapelle-d’Angillon, qu’en juin 1940 la Wehrmacht occuperait Ivoy-le-Pré, qu’à partir de 1942 et 1943, la Gestapo traquerait des résistants de cette commune et qu’en 1944 les S.S. seraient harcelés par les maquisards cachés au plus profond de l’antique forêt seigneuriale.

Édouard Pasdeloup, né le 19 mai 1921, témoigne :  » En septembre 1939, l’jour d’la déclaration d’guerre, j’atais à la batteuse aux Fontaines, cheux l’pée Gaillard. V’là Touzeau , l’marchand d’vin, qui livére un p’tit fût ; pis c’homme, c’est lui qui nous a annoncé la nouvelle. L’pée Bourbon, des Dieux, lu v’la parti d’brâiller ; pis les gâs i’s l’ons arr’té la batteuse, pis tout l’monde i’parlait pûs que d’la mobilisation…

En mai 40, le jour du bombardement d’La-Chapelle, j’atains au bistrot cheux la Yvette Julien. Au premier coup d’mitrâilleuse, j’chons sortus ben vite pour nous cacher. J’ons été nous coucher dans un champ d’patates, lavou qu’c’est qu’on l’a pu. Ah ! mon pour ieu, quand qu’c’est qu’ceux bombes a s’sont mis à p’ter, la terre a vibrait… Ça la ben duré dix minutes… Ma foué, on s’est reul’vé, pis on a pris les vélos, pis on a descendu tant qu’a La Chapelle. Lavou qu’ça l’avait tombé, la terre alle tait chaude, tu t’en fais pas éne idée. Su’ l’Champ d’Fouére, j’erverrai toujours ça ! Y’avait des ch’vaux éventrés jusqu’au fait des peupliers. Hé c’massacre ! Ç’atait éne horreur ! T’entendais des cris partout autour de toué… Pasqué d’la troupe, y’en avait d’morts partout !… Ça fumait épais partout, partout !… La peur nous a pris, pis j’chons r’vénus à Ivoué !

Maison Themelot Bondon

©Maison Themelot Bondon, coll. Laurent Gilet

Les baraquements suivant le bombardement de 1940

Témoignage de Monsieur Bernagou

La déviation de la rue du 18 juin 1940 a été créée du temps de Monsieur Lureau.
Avant la déviation il y un bout de la rue du 18 juin 1940, dite ancienne route d’Auxerre, qui passait devant les maisons bombardées.
La boulangerie avait été bombardée. La boulangerie était celle de Monsieur Habert, parrain de Monsieur Bernagou. Elle se situait à la place de chez monsieur Agoyer l’électricien.

Il y a eu des militaires Allemands aux Aulnins.
Le camp des soldats français était installé à la Maladrerie. Le camp des officiers au-dessus des Bouillus. (le blocos) Tout le monde était parti la veille du bombardement.
Les soldats français n’avaient pas vraiment de quoi se défendre, à part quelques grenades.
Monsieur Bernagou, qui avait six ans, a touché une caisse de grenades pendant la guerre et une grenade a explosé : il y a laissé trois doigts de la main gauche.
Il y eu 36 avions en tout alignés en deux files dont 18 par file. Puis ils se sont répartis par 3.
80 corps ont été enterrés en bas du vieux cimetière.

Notes

La maison Lacord sur la route de Bourges. Ils venaient de Bourges vers Mérié-es-Bois. Il y eu 30 tués.

Rédigé par

Laurent Gilet

Cartophile, jardinier