En fait, le détachement de S.A.S. du Major LEPINE ne fit que peu de besogne : les voies ferrées avaient déjà été sabotées par nos soins dans toute la partie nord de mon secteur, et comme les ponts de chemin de Fer sur la Loire avaient d’autre part été détruites par l’aviation à Gien et à Sully, la tâche des S.A.S. dans cet ordre d’idées fut inopérante. Quant aux embuscades, le Major Lépine se montra toujours beaucoup trop hésitant avant de donner l’ordre à son détachement d’aller se porter sur un itinéraire quelconque où une colonne allemande lui était signalée, en sorte que les accrochages espérés dans la généralité des cas ne se produisirent pas.
Par contre, un second détachement S.A.S. sensiblement de la même importance, commandé par les Lieutenants DAVIDSON et SCHLEE, et parachuté le 18 août dans le secteur du Cher-Est, chez le Capitaine « DURET« , fit, durant trois semaines, aussi bien en matière des destructions que dans la guerre d’embuscades, un excellent travail en parfaite coopération avec les F.F.I. de cette région. Évidemment, les objectifs à saboter s’y trouvaient plus nombreux et plus importants qu’autour de la forêt d’IVOY, mais l’initiative, le coup d’œil et l’esprit de décision des Chefs y furent également pour beaucoup.
Toujours, pendant cette première quinzaine d’août, mes négociations avec les F.T.P. du département prirent enfin une tournure favorable qui permit d’aboutir à un accord au sujet du commandement et de l’armement en matériel parachuté des groupes F.T.P. du Cher-Nord.
L’effectif qui me fut annoncé à cette date pour ces groupes était de l’ordre de 150 à 180, auxquels s’ajoutaient quelques groupes de villages (« milices patriotiques »), surtout à l’Est d’Aubigy et dans le sud du Sancerrois. Il fut convenu que dans le cadre des directives générales, qui s’étaient données (soit par ‘Saint Paul’ soit par la mission alliée), je leur transmettrais désormais les ordres d’opérations par l’intermédiaire de « JEAN BAPTISTE » – Commandant MAGNON –, que les autres dirigeants F.T.P. du département s’étaient mis d’accord pour désigner afin de prendre la liaison auprès du Commandant départemental F.F.I. Il fut convenu d’autre part que je prélèverais sur les prochains arrivages de matériel parachuté, l’armement nécessaire pour compléter l’équipement des Groupes F.T.P. qui m’avaient été signalés dans les différents secteurs, afin de les mettre en mesure d’accomplir les missions d’ordre militaire qui leur seraient confiées.
Cet accord entra en vigueur vers le 10 août, et je trouvai aussitôt auprès du Commandant MAGNON un esprit de franche et loyale coopération qui permit d’associer sans retard un certain nombre de groupes F.T.P. ou « milices patriotiques », qui m’avaient été signalés par lui, aux opérations de guérilla générale qui furent déclenchées, comme on le verra plus tard, à partir du 16 août.
En ce qui concerne l’armement, il y avait eu malheureusement beaucoup de temps de perdu. Fin juillet au début d’août, nous avions eu quelques bons parachutages, dont le produit aait été aussitôt distribué dans les différents secteurs et maquis.
Par contre, durant les deux ou trois semaines suivantes, malgré nos appels répétés par radio, les parachutages s’espacèrent tandis que leur contenu comportait de plus en plus de munitions et de moins en moins d’armes individuelles. Cette circonstance devait entraver dans une certaine mesure l’armement rapide des groupes F.T.P. contrôlés par le Commandant MAGNON. Néanmoins, il me fut possible, entre le 10 et le 25 août, de remettre une quarantaine de fusils et plusieurs F.M. au groupe « milice patriotique » d’IVOY-le-PRE, dirigé par PAILLARD, un lot de munitions et un F.M. au Capitaine « Louis » à MERY-ès-BOIS, trois bazookas, 5 à 8 F.M. et une cinquantaine d’armes individuelles au groupe F.T.P. « GASTON » cantonné dans la région de VOUZERON et destiné à opérer sur la route ainsi que la voie ferrée VIERZON-BOURGES.
D’autres part, dans plusieurs secteurs, de petits groupes locaux F.T.P. (notamment à VIERZON et dans le CHER-EST) se mirent spontanément à la disposition des Chefs F.F.I. et participèrent aux combats, à partir du 15 août, sous leurs ordres et dans le mêmes conditions que les autres formations constituées antérieurement sous mon commandement dans le CHER-NORD.
• Major Lépine : Commandant des détachements de S.A.S. (parachutiste anglais) du Cher-Nord
• Capitaine Pierre Servois alias Duret, Viquer. Chef des F.F.I. du Cher-Est primitivement chef de ce secteur pour l’O.R.A.
• Capitaine Louis Marie Emmanuel de Pommereau alias Forestier. Chef de l’O.R.A. du Sancerrois avec Borocovitch, arrêté puis relâché par les Allemands devient l’adjoint du Commandant Colomb, aide le maquis à ses débuts dans le Sancerrois.
• Capitaine Louis, Chef des milices patriotiques. Tué héroïquement le 2 septembre 1944 lors d’un accrochage avec l’ennemi.
• Capitaine Louis, Luc. Jeune officier des F.F.I. parachuté dans le Cher-Nord. Commande une section des maquis d’Ivoy.
• Henri Paillard était membre de la Milice patriotique et des Francs-tireurs et partisans (FTP) à Ivoy-le-Pré en 1944. Il a reçu des armes du commandant « Colomb » et a participé à des actions de résistance. Paillard a également été témoin de la descente en parachute du lieutenant américain Warren E. Loring le 30 juin 1944.
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb – pages 2 & 3
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb – page 6 – deux zones : Maquis de Menetou & Maquis d’Ivoy
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb – page 7 – les parachutages
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb – page 11 – Réseau F.F.I. & F.T.P.
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb – page 13 – Les F.F.I. à l’été 1944
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb – page 17 – Les armes
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb – page 20 – Ceux du maquis
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