En 1990, vous souviendrez-vous ?
Cela fera 50 ans, que se produisait l’événement relaté ci-dessous.

Ce jour de juin 1940, paisiblement le village somnolait, écrasé de chaleur. Haut dans le ciel, le soleil brillait annonçant l’été tout proche. Pourtant ce n’était là qu’un calme apparent : une multitude de soldats bivouaquaient un peu partout dans le village, s’ajoutant à ceux du camp de la Maladrerie. L’atmosphère ressemblait aux grandes manœuvres. Hélas, les visages tristes et fatigués de ces hommes, nous ramenaient à une dure réalité. Un bruit sourd et continu troublait la quiétude du moment. Cela venait de la Grand’route et de la route d’Auxerre, où pêle-mêle, par centaine, réfugiés et soldats fuyaient devant les bombardements de l’ennemi.

L’on pouvait voir les équipages les plus divers, beaucoup de gens à pied, tous avec le même aspect, avançant péniblement, harassés de chaleur et de peur.
C’était l’exode ! Beaucoup s’arrêtaient dans le village s’éparpillant un peu partout, mêlés à la troupe. D’un coup la population se trouva multipliée par deux, trois et plus encore, les habitants faisant de leur mieux pour aider ce pauvres gens. Fraternellement, l’on se partageait, le pain, l’eau, le lait. Les conversations allaient bon train et par instants, une certaine gaieté se faisait jour. La journée aurait pu se terminer « calmement ».

Mais en fin d’après-midi, ce fût le drame. De grands oiseaux métallisés (une quarantaine environ) apparurent dans le ciel.

Les villageois surpris, regardaient ces avions, mais soldats et réfugiés comprirent vite et crièrent partout : « Abritez-vous, couchez-vous, bon sang, c’est pour nous ! »

Et ce fut l’enfer ! Un déluge de fer et de feu s’abattit sur la cité. Cela ne dura que quelques minutes, mais suffisantes pour que nous ayons à pleurer nos morts.

Un profond silence s’abattit sur le village. Il s’en suivit des cris plaintes des blessés, appels au secours. Un par un, les gens sortirent de leur abri, ou simplement se relevèrent, regardant sans trop comprendre : les ruines fumantes, les foyers d’incendie, et tous les corps allongés, les chevaux morts, et les voitures éventrées.
Ce fut alors la panique, chacun courant un peu partout, voulant retrouver les siens, et porter secours aux blessés.
Je pense que les anciens, et les enfants que nous étions à cette époque, se reverront dans ce tragique moment.

Mais pour les habitants qui n’ont pas vécu ce drame, nous expliquons pourquoi, dans le village, il y a une Avenue du 18 juin 1940. Cette rue traverse les quartiers qui furent très touchés et symbolise pour nous un triste souvenir.
Douloureux rappel, que sont aussi les modestes croix de bois, à l’entrée du grand cimetière. Il y eut également, beaucoup de morts non identifiés.
Ce récit n’est pas un document officiel, mais seulement un peu de la mémoire d’une gamine de 13 ans.

Lucette Toussaint


Avenue du 18 juin 1940

01 champ de foire 1940 maison Themelot Bondon
02 champ de foire maison Themelot Bondon
03 route d'Ivoy maison Themelot Bondon, chenu claire
05 le champ de foire en 1940 maison Bourbon Rousseau
06 maison chenu
13 maison Blinet Champ de foire
01 champ de foire 1940 maison Themelot Bondon 02 champ de foire maison Themelot Bondon 03 route d'Ivoy maison Themelot Bondon, chenu claire 05 le champ de foire en 1940 maison Bourbon Rousseau 06 maison chenu 13 maison Blinet Champ de foire

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Rédigé par

Dany Toussaint

L'origine TOUSSAINT dans le Berry en remontant au XIXème siècle est de Blancafort et Dampierre en Crot.
Il faut signaler que le nom de TOUSSAINT vient des enfants trouvés le jour de la TOUSSAINT généralement aux portes des églises. Il en existe donc une multitude qui ne sont pas de la même famille.