Titre :  Notices sur les châteaux, abbayes & monuments du département du Cher / par le général Cte de Barral,… ; publiées avec des notes par son petit-fils, M. le Cte Edgard de Barral,… et M. l’abbé Adrien de Barral,…
Auteur  :  Barral, André-Horace-François de (1743-1829). Auteur du texte
Éditeur  :  Delhomme et Briguet (Paris)
Date d’édition :  1898
Contributeur  :  Barral, Adrien de (1816-19..). Éditeur scientifique
Contributeur  :  Barral, Edgard de (Cte). Éditeur scientifique

Notice du catalogue :  http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30058884d

Type :  monographie imprimée
Langue  :  français
Format :  1 vol. (288 p.) ; in-8
Format :  Nombre total de vues : 296
Description :  Collection numérique : Fonds régional : Centre-Val de Loire
Description :  Contient une table des matières
Description :  Avec mode texte
Droits  :  Consultable en ligne

Identifiant :  ark:/12148/bpt6k5627317g

Source  :  Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l’homme, 8-LK4-2361
Conservation numérique :  Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne  :  12/07/2010


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L’auteur de la vie de St-Jacques l’ermite, d’accord avec plusieurs manuscrits, atteste que ce fondateur de La Chapelle-d’Angillon,qui d’origine porta les armes avec distinction, fut en très grand crédit à la cour de Léon l’Isaurien, empereur de Constantinople. Puis, dégoûté des grandeurs mondaine et aspirant à la perfection chrétienne, il alla en pèlerinage à Rome et à Jérusalem, et passa quelques années dans le monastère d’Achères,après quoi, voulant vivre en solitaire, il s’établit, avec la permission de Robert le magnifique, Seigneur de Sancerre, à une lieue de son couvent sur les bords de la petite Sauldre, en un canton nommé Saxeau (1).
C’est en cet endroit pour lors couvert de bois et désert, mais que de grandes ruines et une tour dépendante des comtes de Sancerre attestaient avoir été anciennement habité, que cet ermite termina sa carrière en 866 après y avoir passé trois années dans des austérités qu’on qualifiait alors des folies.

(1) On voit encore, à un kilomètre de la ville, des débris de maisons etc. C’est là sans doute l’ancien Saxeau (Saxiacus).

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Ce qui rappelle ce souvenir, c’est la maison qui a été bâtie sur l’emplacement de la cellule et de la chapelle construites par St Jacques et s’appelle encore aujourd’hui folie.
Ce saint, peu avant de mourir, avait, dit-on, annoncé que les Normands porteraient bientôt le fer et le feu dans le Berry. Cette prédiction vérifiée, se joignant aux nombreux miracles opérés par St Jacques soit avant, soit après sa mort, fit que les fidèles vinrent en foule l’invoquer, ce qui invita à y construire des maisons dont la réunion a été nommée La Chapelle (1).
Hercenaud, Sire de Seuly ou Sully ou de Soliaco a, vers l’an 950, inféodé le territoire de La Chapelle au comte de Sancerre. En 958, il confisqua les biens acquis par les Bénédictins de St-Sulpice de Bourges, qui desservaient La Chapelle de St-Jacques.
Herbert II, dit Gillon, son arrière-petit-fils, restitua en 1064, aux Bénédictins les biens dont Hercenaud 1er les avait dépouillés (2), mais sous la condition de ne transporter les reliques de St Jacques qu’à charge de les rapporter à La Chapelle, ce qui rappelle l’ancien usage nommé perigrinationes sanctorum dont l’objet était de stimuler la ferveur et la générosité des fidèles ou de les préserver des fléaux qui les menaçaient, j’en rapporterai deux exemples : le 21 juin 1702 et le 4 juin 1723 toute la contrée ressentant une extrême sécheresse, on transporta processionnellement le chef de St Jacques, de La Chapelle à Aubigny, qui en est à trois lieues.

(1) La Chapelle, bâtie par Saint-Jacques, assez près de sa cellule dont les traditions fixent la position, devient le centre d’une agglomération d’habitations qui finit par former la ville de La Chapelle.
(2) En 1064, c’est lui qui éleva le château et l’église de La Chapelle.

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A ces processions se trouvèrent 33 Curés et plus de douze mille âmes ; et il est de tradition que les vœux des fidèles furent exaucés.
Herbart II dit Gillon a fait ajouter en 1086 un corps de logis à la tour dont il a été parlé ; et depuis lors le bourg a été appelé La Chapelle-d’Angillon (Capella domini gilonis). Il a eu pour femme Eldeburge sœur d’Étienne, vicomte de Bourges, et son héritière par un indivis avec Arpin neveu d’Étienne.
Gillon, mort sans enfants mâles, a fini la 1re maison de Sully, et sa fille Mehaut qui avait épousé Arpin étant morte sans enfants, Agnès, sa cadette a réuni les biens des maisons de Sully et d’Étienne, comte de Bourges.

Rédigé par

Florence Estèves

Langue et culture françaises chez Connexion France.
J'aime tisser des réseaux avec les activités culturelles et régionales françaises. Avec enthousiasme, je souhaite partager mes connaissances et mon expérience de mon pays natal.