A l’issue du Te Deum célébré le 8 septembre 1944 à la cathédrale de Bourges. A ses côtés Xavier Moissinac (lieutenant « Murat« ) et Servois (capitaine « Duret« ) ©coll. Edme Boiché
Berry magazine numéro spécial 1944 avril 1994
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Le comte Arnaud de Vogüé, chef des maquis F.F.I. Cher-Nord sous le nom de « Colombe », est l’illustration du rôle patriotique joué par une partie de la noblesse française contre l’occupant allemand et ses alliés de Vichy. Le portrait de cet homme intègre et courageux, courtois et discret, nous est présenté par son neveu, Antoine de Vogüé, lui-même résistant.
La première organisation de la résistance dans le Cher-Nord avait été mise en place dès 1943 par un groupe d’officiers d’active sous l’impulsion du général Challe et du Commandant Gangneron.
Tous les deux furent arrêtés et déportés avant d’avoir pu constituer leur réseau.
A la même époque, un jeune officier de réserve, père de famille, maire de Boulleret, avait de son côté commencé à réunir un groupe de village d’un trentaine de membres.
C’était Arnaud de Vogué, le futur colonel Colomb. Il fallait attendre avril 1944 pour qu’il soit désigné par le « C.O.M.A.C. » pour assure le commandement des Forces Françaises de l’Intérieur pour le Cher-Nord.
Son premier objectif est d’armer les volontaires qui s’étaient engagés à combattre avec lui dans la clandestinité. C’est le 29 mai 1944, à la suite d’une entrevue avec « St-Paul » officier du War-Office, qu’il obtient la promesse de recevoir les premiers armements.
Plus de 1500 combattants sous ses ordres
Aussitôt il déploie une intense activité pour rassembler les combattants volontaires de différentes régions, organisant les parachutages d’armes nécessaires à leur équipement et le sabotage des axes de communication utilisés par les troupes allemandes.
Lors du lancement par le général Kœnig de l’ordre de guérilla générale du 12 août 1944, il avait réuni sous son commandement plus de 1500 combattants (dont la moitié regroupée dans les maquis de Ménetou-Salon et d’Ivoy-le-Pré) appartenant à toutes les formations de la Résistance, y compris celles relevant du mouvement F.T.P.
Réservé et discret, Colomb en imposait dès le premier abord par sa haute stature, sa distinction naturelle, sa courtoisie et sa détermination.
Qui pouvait imaginer que ce grand cycliste qui pédalait à travers les collines du Sancerrois aux heures les plus chaudes de l’été était ce rassembleur capable de mener au combat des hommes de toutes origines et de toutes conditions ?
Les troupes ainsi constituées infligent par leurs embuscades des pertes sévères aux unités ennemies qui traversent le Cher d’ouest en est.
Un chef aimé et respecté
Arnaud de Vogüé participe personnellement à plusieurs combats : ainsi le 4 septembre aux Aix-d’Angillon, il prend lui-même le volant d’une Jeep dont le conducteur vient d’être mis hors de combat et attaque un nid de mitrailleuses ennemies, finissant la journée par la capture de trente prisonniers allemands.
Le 6 septembre il entre à la tête de ses troupes dans Bourges qui est libéré.
Son courage, sa modestie, son souci des hommes lui valent la réputation d’un chef unanimement aimé et respecté. Il reçoit en reconnaissance de ses mérites, la Légion d’Honneur, la Croix de Guerre avec palmes, la médaille de la Résistance.
Antoine de VOGÜE
• Lieutenant Xavier Moissinac alias Massénat, Monceau, Marsan, Murat. Ancien chef des groupes Francs Etudiant de « Combat » à Toulouse et ancien adjoint du chef Maquis de la Région 4 (Toulouse). D’abord inspecteur régional des Maquis de la Nièvre et du Cher-Nord puis chef départemental des Maquis Cher-Nord.
• Capitaine Pierre Servois alias Duret, Viquer. Chef des F.F.I. du Cher-Est primitivement chef de ce secteur pour l’O.R.A.
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