
Droits image © Vignette Les pierres qui parlent RCF en Berry
Vendredi 6 juin 2025
L’église St Jacques de Saxeau de La Chapelle-d’Angillon (1/3)
La façade, le cimetière
Zoom sur cette église datée du XVe et XVIIe siècles pendant trois émissions.
En compagnie d’un hôte très sympathique, c’est l’extérieur qui va nous être décrit.

René Bardiot :
Sur un grand pan de mur place de l’église, un plan où sont répertoriés les édifices religieux qui existaient au Moyen-âge, le château de la Chapelle-d’Angillon inclus et une église primitive qui était tout à fait en début de localité.

Jean-Claude Herse :

Une église plus ancienne sous les murs du château.
René Bardiot :
Cette église a un transept et son chevet est à pan coupé.
Roger Douillard :
Chevet à pan coupé. La petite Sauldre est le ruisseau. Un lavoir du XIXe siècle. Cadre champêtre avec moutons et ânes.
L’ancien cimetière est un monument historique. Dernière personne enterrée là à l’automne 2024.
L’église a commencée à être construite au XVe siècle. Crépis de 1999. Contreforts en pierres ferrugineuses de Vailly.
Jean-Claude Herse :
Est né ici Alain-Fournier, notre écrivain combattant, dans la maison avenue Alain-Fournier.
René Bardiot :
Nous avançons sur la façade nord. Nous traversons le cimetière pour arriver à mi-église. Les contreforts sont franchement importants.

Roger Douillard :
Coup d’œil général sur cette église de style gothique. Détruite pendant les guerres de religions (église primitive, celle-ci a été écornée pendant la Révolution) et reconstruite au XVIIe siècle. Après le transept une excroissance qui en fait est le clocher complètement déporté. Plus petit que l’église. On raconte dans le village que le châtelain ne voulait pas entendre l’angélus. Maximilien de Béthune, protestant, qui habitait dans le château complètement au sud ne voulait pas entendre les cloches.
Jean-Claude Herse :
Trois cloches :
René Bardiot :
La couleur des pierres est la même qu’à l’église de Morogues par exemple. Il y a une teneur en minerais de fer.
Roger Douillard :
Cette façade n’a rien de particulier. Elle est relativement étroite. Le clocher à gauche au nord, élargi la vision qu’on a de l’église. Au centre de la façade un portail surmonté d’une grande baie de style gothique. Un arc brisé. Tout a été dégradé pendant les guerres de religions. Les bases des colonnes de Style buticulaire. Dais inoccupés. Trois pinacles.

René Bardiot :
Les trois pinacles. Celui de gauche est bien endommagé mais celui de droite est devenu pratiquement inexistant. Dans la partie supérieure du pinacle de droite il y a un personnage.
En général on a une croix antéfixe tout à fait en haut de pignon. Comme le clocher est déporté nous n’avons pas de croix antéfixe mais une statue qui représente Saint-Jacques de Saxeau.

Livre – Buhot de Kersers, Alphonse – Canton de La Chapelle-d’Angillon – La Procure
La seule décoration est celle de la porte d'entrée, accostée de deux pilastres ornés de niches à culs-de-lampe et à dais surmontés de pinacles. Au-dessus de cette porte est une haute fenêtre à belles moulures, aussi entre deux pilastres à niches terminés par de petites statues. Les rampants sont garnis de crochets à feuillages et se relèvent en un couronnement feuillu, qui va se perdre dans un cordon supérieur horizontal aussi à rinceaux. Deux écussons vides ornent les tympans. C'est à la fin du XVe siècle que sont en usage ces dispositions : façade des Carmes, porte de Sainte-Jeanne, à Bourges.

Jean-Claude Herse :
La statue fait 2m50 de haut et qui pèse 2500 kg. C’est l’œuvre de l’abbé Blanchet curé de cette paroisse.





Le cimetière :
Jean-Claude Herse : tombe des parents et grands-parents maternels d’Alain-Fournier. (Avec l’hortensia)

Vendredi 13 juin 2025 à 12h45
L’église St Jacques de Saxeau de La Chapelle-d’Angillon (2/3)


René Bardiot : Nous voici dans l’entrée de l’église. Cette église est de dimensions surprenantes. 30 mètres de long, 10 mètres sous voûte. Largeur de la nef 10 mètres ce qui n’est pas courant.
Roger Douillard : On a l’impression d’une façade étroite à l’extérieur, mais on a une impression très différentes de grande largeur. Des bancs magnifiques en bois, avec une petite tablette pour poser son livre de messe. Trois allées : une allée centrale de 10 mètres de large à peu près et sur les côtés 2 petites allées collatérales et de chaque côté de ces allées une rangée de petits bancs pour une personne. Coup d’œil inattendu.
La voûte a certainement été refaite au XIXe siècle.
Les fonds baptismaux

René Bardiot : Les fonds baptismaux qui sortent de l’ordinaire, il y en a deux.
Alain-Fournier y a été ondoyé puis baptisé dans le petit.
Roger Douillard : Ils sont vraisemblablement de la première époque de construction de l’église. Posé sur une socle en brique relativement récent, mais la pierre des fonds baptismaux est exceptionnelle. 1m 50 de haut et 70 cm de large. Couvercle en cuivre rouge. La poignée sur le couvercle est un poisson. Il s’agit donc ici de l’eau et du baptême.
Saint-Jean Baptiste. L’agneau est abîmé mais il tient dans ses bras un agneau. Jean-Baptiste est vêtu d’une peau de bête.

René Bardiot :
Une applique tombale est dédiée à Messire Ambroise Torchon qui a été chanoine titulaire de la Métropole de Bourges. Il a refait l’église. Curé-doyen de la Chapelle-d’Angillon. 1881. Restaurateur bienfaiteur parce que tout l’argent venait de cet abbé.
Il y a deux écrits : 1/ Saint-Thomas-More. Il était un ami du roi d’Angleterre Henri VIII, décapité en 1535 ; 2/ Texte de Hans Viscardi, handicapé physique profond.
« J’ai demandé à Dieu la force pour atteindre le succès, Il m’a rendu faible pour que j’apprenne humblement à obéir. J’ai demandé la santé pour faire de grandes choses, Il m’a donné l’infirmité pour que je fasse des choses meilleures. J’ai demandé la richesse pour que je puisse être heureux, Il m’a donné la pauvreté pour que je puisse être sage. J’ai demandé le pouvoir pour compter sur l’appréciation des hommes, Il m’a donné la faiblesse pour que j’éprouve le besoin de Dieu. J’ai demandé un compagnon pour ne pas vivre seul, Il m’a donné un cœur pour que je puisse aimer tous mes frères. J’ai demandé toutes les choses qui pourraient réjouir ma vie. Il m’a donné la vie pour que je me réjouisse en toutes choses… Je n’ai rien eu de ce que j’avais demandé, mais bien tout ce que j’avais espéré… Presque en dépit de moi-même, mes prières informulées ont été exaucées. Je suis, parmi les hommes, le plus richement comblé ! Amen. »
Jean-Claude Herse : Petit bathysphère où Alain-Fournier a été baptisé. 1er avril 1888. Il a été baptisé par l’abbé Borgès, curé de la Chapelle-d’Angillon en deux fois : Première fois emparement effusion de l’eau le 5 octobre 1986 avec le complément le 1er avril 1888. Sa sœur Isabelle a été également baptisée ici.
René Bardiot : Chemin de croix sur la droite et sur la gauche. Un chemin de croix qui se démarque par ses tableaux
Roger Douillard : Tableaux du XIXe siècle. Les couleurs sont encore assez vives entourées de cadres dorés qui les rehaussent.
Les moulures prismatiques des arcs du style XVe et XVIe siècles.

René Bardiot : Aux enfants de la Chapelle-d’Angillon. Henri-Alban Fournier figure sur le monument.
Roger Douillard : Un décompte rapide : il doit y avoir une cinquantaine de noms inscrits sur ce monument pour un village qui a une population de 955 habitants en 1911.
René Bardiot : En remontant la nef, sur la gauche une sainte Thérèse de l’enfant Jesus, sainte Thérèse de Lisieux.
René Bardiot : En me retournant, il y a beaucoup d’ex-votos et le brave prêtre que j’aime beaucoup…
René Bardiot : C’est le saint curé d’Ars : Jean-Marie Vianney avec une maxime à côté :
"Le seul bonheur que nous ayons sur la terre c'est d'aimer Dieu et de savoir que Dieu nous aime."
La chaire

René Bardiot : il y a quatre personnages je me suis dit que ce n’est pas compliqué, j’y retrouve mes 4 évangélistes. J’y retrouve le thétramorphe et Roger me dit : non non le personnage central c’est le Christ. Si j’enlève le Christ, des quatre personnages il en reste trois or, les quatre évangélistes qui composent le thétramorphe…
Roger Douillard : Avec une lampe torche le quatrième évangéliste est bien présent dans le coin derrière, mais au centre c’est le christ. Le Christ n’est pas au milieu des 4. On a Saint-Mathieu qui tient à la main un livre dans lequel on aperçoit un ange avec ses ailes. Le personnage suivant n’a pas de symbole mais qui a le nimbe crucifère donc l’auréole avec la croix qui est la représentation du Christ qui est suivi par un personnage imberbe et qui a un livre sur lequel on voit l’aigle de Patmos donc il s’agit de Saint-Jean et le quatrième personnage a un livre sur lequel on voit un lion ailé donc c’est Saint-Marc et le cinquième personnage est le quatrième évangéliste, que l’on ne peut voir qu’avec une lampe de poche, tient un livre avec le bœuf ailé donc c’est Saint-Luc le patron des médecins et en particulier la médecine de la mémoire.
Comme le quatrième est complètement caché, très difficile à voir, donc il est possible que cette chaire n’est pas été construite pour être mise en place ici mais qu’elle ait été déplacée.
L’église St Jacques de Saxeau de La Chapelle-d’Angillon (3/3)
Vendredi 20 juin 2025
René Bardiot : Nous sommes en avant chœur à la croisée du transept. Je voudrais commencer par le côté nord du transept parce qu’on a un tableau.

Roger Douillard : On a ici un tableau du côté ouest du bras du transept nord et qui fait environ deux mètres de large par 4 ou cinq mètres de haut donc grandiose.
On aperçoit des éléments de constructions antiques, des soldats, certains ont l’air blessés voir morts, d’autres sont debout et puis dans la partie haute du tableau on aperçoit un personnage peu vêtu mais enfin quand même décent qui semble monter vers les cieux et autour de lui des anges. Le personnage n’a pas d’auréole particulière, il a juste un nimbe lumineux mais pas d’auréole, donc on est un petit peu perplexe. A l’évidence, ce n’est pas le Christ, ce n’est pas son ascension alors peut-être Saint-Paul ou Saint-Pierre libéré des prisons.
l’autel

René Bardiot : Nous nous retournons, nous avons un autel de pierre avant un devant d’autel : un antependium qui m’a laissé un peu perplexe de par l’identité des personnages qui y sont représentés.
Roger Douillard : Ça pourrait être le Christ en prière dans les jardins de Gethsémani puisqu’on voit trois personnages qui semblent endormis. Visiblement le Christ n’a pas son nimbe crucifère. Un ange à côté de lui pourrait être en train de le réconforter.
René Bardiot : Nous allons lever les yeux à hauteur de retable. Nous voyons un buste reliquaire en bois doré et il contient quelques reliques.


Le reliquaire
Jean-Claude Herse : Les reliques de Saint-Jacques de Saxeau le saint patron de notre village.
Saint-Jacques était grec d’origine, du IXe siècle, il est d’abord soldat, puis ordonné prêtre à Clermont. Il s’installe, rapporte la tradition, en un lieu appelé Saxeau sur les bords de la petite Sauldre pour vivre en ermite. Le culte de Saint-Jacques de Saxeau est à l’origine du village de la Chapelle-d’Angillon.
Le pèlerinage a lieu le dimanche le plus proche du 19 novembre.
René Bardiot : Merci Jean-Claude. Roger deux autres statues sur notre gauche de qui il s’agit ?
Roger Douillard : Statues de style sulpicien : tout à gauche le personnage tient un enfant dans ses bras avec un lys dans l’autre donc il s’agit de Saint-Joseph. On a un sacré cœur bien visible et un centurion ou un soldat romain, un centurion vraisemblablement puisqu’il a une cape, qui tient une croix et qui est identifié à Saint-expédita.

René Bardiot : Il faudra que nous cherchions qui a été ce personnage et si tant est qu’il ait eu une importance Particulière. Roger la dernière statue.
Roger Douillard : La dernière statue est un peu moins sulpicienne et un peu plus sympathique. C’est Saint-Pierre. On ne retrouve aucun de ses attributs particuliers si ce n’est qu’il est pieds nus.
René Bardiot : Qu’à dit le christ à son sujet ?
Roger Douillard : Tu es Petrus, et super hanc petram aedificabo ecclesiam meam ». « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ».
René Bardiot : Nous retournons dans notre transept et nous sommes de nouveau face à notre autel. Nous allons allés dans le deuxième bras.

Le retable

Une beauté dans une église à la campagne : Une grande vitrine abrite un retable du XVIIe siècle et des ornements religieux.
Roger Douillard : des chasubles, une dalmatique : un ornement de diacre ; les bâtons des confréries : le bâton de la confrérie de Saint-Jacques de Saxeau et puis un bâton de pèlerin de Saint-Jacques.
Il ne faut pas oublier qu’il y a eu une époque où à partir du moment où on s’appelait Saint-Jacques, il n’y avait qu’un seul Saint-Jacques. Donc on vénérait tout autant Saint-Jacques de Saxeau que Saint-Jacques de Compostelle. C’est pour ça qu’il peut y avoir une confusion.
Saint -Fiacre

Roger Douillard : Un tableau restauré récemment par l’association La Saint-Jacques.
Saint Jacques de Saxeau et Saint-Fiacre étaient spirituellement tous les deux un peu cousins. Ils étaient tous les deux jardiniers et Saint-Fiacre est le patron attitré des jardiniers. Le prieuré de Saint-Fiacre.
Le chœur
René Bardiot : Nous allons terminer notre enregistrement en décrivant ce chœur qui est très simple, mais imposant de par ses dimensions : 10 x 10 x 10, c’est vraiment un grand cube. Nous avons cinq baies. Hormis le vitrail central, on dirait le style de Max Ingrand.


Roger Douillard : C’est tout à fait possible dans la mesure où il y eu un bombardement sur la Chapelle-d’Angillon. Après être rentré de captivité Max Ingrand a travaillé à la restauration des vitraux endommagés et détruits pendant la dernière guerre. Là les vitraux se situent plus dans les années 50/60, comme il est mort en 69 c’est tout à fait possible.
Les autels
Un autel en marbre.
Jean-Claude Herse : Un beau tabernacle avec sa porte dorée.
René Bardiot : L’autel d’usage actuel, en bois avec un dessus en pierre.
Jean-Claude Herse : Cet autel a été construit à la suite des mesures de Vatican II : la messe se célèbre désormais face aux fidèles.

Le vitrail du XVe siècle

Roger Douillard : La baie centrale, le vitrail d’abside. Le vitrail n’a pas été détruit pendant le bombardement mais restauré. Le Christ est représenté en croix avec, à ses pieds et à sa gauche, Marie, sa mère, et à droite, saint Jean. Trois anges recueillent le sang dans un calice, la colombe du Saint-Esprit surmonte le sommet de la croix. Le soleil, la lune, des nuages, polychromes, complètent l’ensemble.
Les bannières de procession
René Bardiot : Il y a deux bannières de procession qui font bien chacune un bon mètre cinquante de haut sur un mètre de large.
La bannière de Sainte Montaine

Roger Douillard : La bannière qui est à droite représente, c’est la tradition ici, Sainte Montaine la sainte de la Sologne.
Lundi de Pentecôte pèlerinage de Sainte-Montaine avec le buste reliquaire de Sainte-Montaine. Sainte-Montaine est un personnage réel mais dont on ne connaît que des légendes. On est sûr qu’elle a existé, elle a laissé des reliques qui ont disparu à la Révolution. Il y a différentes légendes : on lui a attribué une naissance venant de la famille régnante ; on lui a attribué le fait d’avoir vécu à la campagne et d’avoir travaillé comme servante dans une ferme et son patron l’aurait envoyée chercher de l’eau avec un panier et elle serait revenue de la fontaine, qui maintenant est vénérée, avec le panier plein d’eau ; il y a encore une autre légende : elle était mère abbesse. Mais tout ça tient de la légende selon Monseigneur Villepelet.

La bannière de Saint-Jacques de Saxeau
Roger Douillard : Lors du pèlerinage qui a lieu le 19 novembre, le pèlerinage vers la grotte qui est dans les murs du château. Les deux bannières accompagnent la procession vers l’oratoire.
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Dommage que René Bardiot soit si bavard pour ne rien dire sauf des inexactitudes. Pourquoi ne pas avoir laissé parlé Jean-Claude Herse qui connait son affaire ?