La dentelle à l’aiguille

La dentelle d’Alençon a été inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO le 16 novembre 2010.
C’est une science non écrite qui se transmet de mains en mains depuis le XVIIe siècle.

La Chaldée, berceau de la broderie, la mythologie avec Pénélope et Arachné et, plus près de nous, l’Italie et la Flandre, quelle est la terre nourricière de la dentelle ?

Les premiers documents qui révèlent la trace de la dentelle remontent au XVe siècle et à l’Italie qui affirmait une double primauté, à la fois sur le commerce et sur les arts. C’est ainsi que dans la foulée des Médicis, le point de Venise, avec ses rameaux fleuris, passa les Alpes et s’implanta en France. Les dentellières françaises le transformèrent et l’adaptèrent pour en faire le point d’Alençon qui lui-même éclata en une multitude d’autres points.
Points artistiques et non pas purement géographiques. Le nom souvent ne veut rien dire, car les dentellières déménageaient en emportant leur matériel et allaient s’établir là où elles faisaient souche.

La dentelle a eu ses styles, comme les meubles et les demeures. Sous Louis XIV, les maîtres des Gobelins – Bérain et La Brun notamment – ont dessiné de somptueuses compositions pour la dentelle d’Alençon.

Sylviane, notre dentellière, a appris la technique de création de dentelle du Puy-en-Velay auprès de madame Magali Deboudard, à Quincy.

Le dessin fait d’un fil double remplace le trait du papier le travail proprement dit (le réseau*, le rempli*, les modes*, la brode*) peut commencer.

C’est le fond de la dentelle sur lequel va venir se greffer un paysage de feuilles, de fleurs ou de rosaces. Il forme une sorte de tulle entièrement fait à l’aiguille. L’ouvrière repasse trois fois dans chaque alvéole avec une minuscule aiguille et un fil d’une finesse extrême. Le réseau se compose de mailles bouclées et tortillées qui s’alignent, rang par rang, pour former le fond du motif.

La série d’expositions Crysalis lie à la fois les notions du savoir-faire et de maîtrise technique à l’innovation textile.

Le projet européen Crysalis, sélectionné dans le cadre du programme européen de coopération transfrontalière INTERREG IVa 2 mers.

Fabrice Langlade

Chrysalide (1997) :

Cette élégante et légère sculpture en plastique thermo-fusible, d’une facture sophistiquée, s’inspire de la chrysalide du monde animal, enveloppe première de certains insectes. Elle est ainsi décrite par Fabrice Langlade, son auteur :

« Tel l’habitacle provisoire d’une cigale ou d’une nymphe, Chrysalide, robe abandonnée, se tient verticale, tendue par des épingles à chapeau sur un mur. » Précision : la forme qu’a donnée l’artiste à ce cocon finement ajouré aux airs de dentelle, celle d’une robe, est aussi la forme en volume du corps féminin, allusivement présent mais envolé. Comme si le corps vrai s’était évanoui, ou évadé, parti conquérir le territoire de la vie à vivre. Comme si ce corps, sitôt la mue accomplie, n’avait laissé de lui que ce fragile cocon-armure, rassurant mais encombrant, qu’incarne la chrysalide, symbole tout à la fois de l’élaboration et de la promesse.

Par Paul Ardenne.


Livre – La dentelle à l’aiguille par Claude Villeneuve
Dentelle – Le point de France à l’aiguille 1665-1675
Livre – Les manufactures de dentelles de Colbert par Nicole Ovaere-Raudet
Dentellière et coiffes berrichonnes
Les coiffes traditionnelles berrichonnes – La carrée de La Châtre


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Rédigé par

Emmanuelle Toudert

École du Louvre. Guide touristique.
Licence des métiers de l'édition et des ressources documentaires.
Master Art-thérapeute.
Baptisée à La Chapelle-d'Angillon, le village de mes racines, en toute humilité je fais un retour à ma terre. "Humilité" = humus, terre.