Icône Christ Pantocrator du 6e siècle au Monastère Saint Catherine en Égypte

Page 189

L’ancien Saxiacum (ou Saxeau) a disparu. Non loin de la chapelle de Saint-Jacques, les Bénédictins de Saint-Sulpice de Bourges, par affection pour leur ancien hôte qu’ils regardaient toujours comme l’un des leurs, avec la permission des seigneurs du lieu, se construisirent dans l’enceinte de l’ermitage, un monastère que remplaça plus tard un prieuré existant encore à la fin du XVIIIe siècle.
A leur exemple, les châtelains eux-mêmes, pleins de vénération pour le saint protecteur de leur pays, bâtirent sur la colline voisine un manoir qui, modifié, agrandi, existe encore et renferme au bas d’un des vieux murs de sa terrasse, non loin de la rivière, une niche qui rappelle la place qu’occupait la grotte où saint Jacques priait pendant la construction de sa chapelle.

Une nouvelle cité s’édifia autour de la chapelle dont elle prit le nom, y ajoutant plus tard le nom du seigneur Dom Gillon, Dom signifiait « Dominus », unissant ainsi le saint et le châtelain, Les Gillon de Sully étaient devenus les possesseurs des terres. Des scribes ayant mal calligraphié le nom, le bourg s’appelle aujourd’hui : La Chapelle-d’Angillon.

Le souvenir des miracles de saint Jacques et ceux qui, en grand nombre, s’opérèrent par son intercession, à son tombeau, rendirent vite son nom célèbre. De tous côtés des masses confiantes accouraient qui étaient toujours exaucées. Il faut ainsi, d’abord, canonisé par la voix publique, selon la coutume de ces temps de foi ardente. Les malades cherchaient la guérison en se baignant dans les eaux où il s’était lui-même abreuvé.

les Bénédictins de Saint-Sulpice qui avaient été édifiés par la piété et les mortifications de saint Jacques lui dédièrent un office particulier, l’inscrivirent dans les annales de leurs saints et bientôt l’autorité diocésaine rendit le culte officiel.

L’église construite sur l’emplacement de la petite chapelle, est surmontée d’une statue de saint Jacques et dans le chœur, derrière l’autel, un chef reliquaire en vermeil contient ses reliques.

Chaque année, le 19 novembre, jour anniversaire de la mort du saint, a lieu une grande procession, très suivie, qui, du sanctuaire descend dans la prairie, sur les bords de la petite Sauldre et s’arrête devant la niche rocheuse.

Bien des fois, les reliques vénérées furent sorties en dehors de cette date officielle, sur le vœu des populations qui continuèrent d’obtenir des prodiges en leur faveur.

On a conservé le mémoire de trois de ces processions particulièrement heureuses, celle du 4 juillet 1642, celle du 21 juin 1702 et celle du 1er juin 1723. Il s’agissait d’obtenir l’eau du ciel lorsque la sécheresse tournait en calamité. La procession de 1702 alla jusqu’à Aubigny à quatorze kilomètres de là, sur l’agrément du cardinal de Gèvres, alors archevêque de Bourges et vingt-sept paroisses y participèrent avec autant de croix et de bannières ainsi que douze bâtons des confréries de Saint-Blaise, de Saint-Eloi et de Saint-Jacques. Et les registres des paroisses consignent la pluie battante par quoi se termina cette journée de chants et de prières.

Les Chasubles

Chasuble (ornement blanc)
Chasuble-ornement-blanc-detail
monogramme-IHS
Chasuble-ornement-blanc-detail-tulipe-2005
Chasuble-ornement-blanc-detail-bleuet
Chasuble-n°-2-ornement-noir
Chasuble n° 2 (ornement noir), détail
Chasuble n° 3 (ornement rouge)
Chasuble (ornement blanc) Chasuble-ornement-blanc-detail monogramme-IHS Chasuble-ornement-blanc-detail-tulipe-2005 Chasuble-ornement-blanc-detail-bleuet Chasuble-n°-2-ornement-noir Chasuble n° 2 (ornement noir), détail Chasuble n° 3 (ornement rouge)
"N'est-ce pas, dit l'abbé Borgès un des derniers curés doyens de la Chapelle-d'Angillon, n'est-ce pas un signe de grande reconnaissance de profonde vénération envers ce saint Patron que cette gerbe de blé que chaque année, depuis un temps immémorial, chacun des cultivateurs du pays offre à l'église sous le nom de Gerbe de saint Jacques et qui y est reçue au son de toutes les cloches, en mémoire de ce que jamais la grêle n'a endommagé leurs récoltes ! " 

En 1862 Charles-Amable de la Tour d’Auvergne Lauragais, patriarche, archevêque de Bourges, en cours de visite pastorale fit l‘ouverture du buste contenant une partie considérable de crâne de saint Jacques de Saxeau et cinq pièces qui en constatent l’authenticité,

  • la première de 1604 établit que la dite relique a été retirée du chef reliquaire pendant les troubles des guerres de religion ;
  • la deuxième de 1618 note que les reliques ont été déposées dans un buste vermeil en présence de six témoins ;
  • la troisième de 1626, constate que les reliques ont été retirées puis remises en présence de Mgr. l’archevêque de Bourges ;
  • la quatrième relate l’enquête faite en 1803 sur l’ordre de Mgr de Merci et relatant que pendant les mauvais jours de la Révolution les reliques avaient été cachées chez M. Gauchéri ;
  • la cinquième, nouvelle authentification devant M. Gassot, vicaire général et M. Debautin, curé d’Henrichemont.
Almanach du clergé de France 1853 p 182

Les cinq pièces ont été replacées dans le buste doré de saint Jacques en présence de l’abbé Caillaud, vicaire général et de M. Torchon, curé de La Chapelle et plusieurs témoins civiles.

Quelques années plus tard l’abbé F. Borgès s’appuyant, comme nous avons fait, sur les Acta sanctorum, écrivit une Vie de saint Jacques.

Bibliographie sommaire

Rédigé par

Claudine Douchain

Guide touristique. Présidente d'une association sport & Loisirs. Retraitée