Mardi 18 juin 1940, peu avant 19h
Récit de Louis Chabin vers 1980
Situation
Les premiers civils sont déjà passés début juin, ceux du Nord, de l’Est puis du nord de la Loire.
• Armée française en retraite
• Déferlante humaine ; rue submergée
• Ils ont pu traverser les ponts de la Loire à Sully-sur-Loire ou à Gien, Bonny-sur-Loire pour regagner le sud via Bourges, via Châteauroux.
• Colossal embouteillage ; blocage dans le bourg au niveau du pont par un convoi militaire ; impossibilité d’avancer.
• Le champ de foire, (il faisait très chaud) rempli de véhicules ; beaucoup avaient des chevaux.
• La foule cherchait à boire et à manger, une queue de 200 personnes devant les commerces ; surtout les boulangeries.
• Bourdonnement de la foule et des véhicules.
A à peine 19 heures
Les avions sont apparus venant du Nord.
• Grand silence en une fraction de seconde ; seul persistait le vrombissement des avions.
• Les appareils ont continué leur vol vers le Sud ; un militaire sur le pont a dit : « Ils filent plus loin, ce n’est pas pour nous. »
• Ils font demi tour au-dessus de bois et se séparèrent en deux groupes.
• Un groupe a visé le champ du Parc, la Maladrerie, le camp, sans faire de dégâts.
• L’autre groupe a visé le château et le champ de foire.
Le premier passage au eu lieu avec des bombes ; le second passage pour mitrailler puis ils sont partis. Immense nuage de poussière et de fumée. Deux tiers des maisons sont touchés. Certaines sont écroulées. Le quartier de la rue du Château a disparu ; plus de trente impacts de bombes.
On compte beaucoup de morts mais le nombre est difficile à déterminer.
Des blessés ont été emmenés par des militaires vers Bourges et Châteauroux.
Dès le lendemain, La Chapelle-d’Angillon enterre les morts. 46 militaires, 48 civils réfugiés, 5 habitants de la Chapelle-d’Angillon dont 2 enfants.
Mort de Clotaire Sadet
Selon Jean-Louis Chabin : « C’était un copain de mon père. Mon père avait 19 ans. Mon père a dit : tiens on irait bien à la pêche et Clotaire a répondu : non je vais voir ma tante. » Elle habitait rue du Château. Clotaire a été blessé mortellement, il est mort peu après.
Victimes civiles du bombardement du 18 juin 1940 à La Chapelle-d’Angillon – Cimetière