Extraits traduits par Lucien Morareau de l’ouvrage de Giancarlo Garello

« Regia Aeronautica et Armée de l’Air 1940-1943 »

Publié en 1975 par l’Ufficio storico dell’Aeronautica militaire

Note préliminaire : Toutes les missions effectuées par la Régia Aeronautica sur la France métropolitaine (Corse exceptée), l’ont été par des unités appartenant à la 1ère Escadre aérienne (Prima Squadra Aera) dont le QG était à Milan.

Le 10 juin 1940, le Ministre italien des affaires étrangères, le Comte Galeazzo Ciano, convoque les ambassadeurs de France et de Grande Bretagne à Rome et leur annonce officiellement la déclaration de guerre de son pays à compter du 11 juin à 0h01.

11 juin :

Un Fiat BR 20 du 7ème Stormo (Milan-Limate), effectue une reconnaissance sur le port de Toulon. Cette mission est avortée à cause de mauvaises conditions météorologiques. Dans l’après-midi, un autre BR 20 du 43ème Stormo (Cameri) effectue la même mission et parvient cette fois-ci à prendre de nombreuses photographies du port.

12 juin :

Un BR 20 du 7éme Stormo effectue une reconnaissance sur les aérodromes du Cannet-des-Maures, de Cuers-Pierrefeu, d’Hyères et du port de Toulon. L’appareil est attaqué par la chasse française mais, bien qu’endommagé, il parvient à rejoindre l’aérodrome de Torre Pallavicino.

13 juin :

  • Dans la nuit du 12 au 13, 13 BR 20 du 13ème Stormo (Plaisance), effectuent une mission de bombardement sur le port de Toulon. Tous les appareils, dont deux endommagés par la DCA, rentrent à leur base.
  • A l’aube, 2 BR 20 du 43ème Stormo effectuent une reconnaissance sur Toulon et les aérodromes environnant.
  • A 10h50, 23 FIAT CR 42 du 23ème Gruppo (Cervere) effectuent une mission d’attaque au sol de l’aérodrome d’Hyères.
  • A 10h57, 23 FIAT CR 42 du 151ème Gruppo (Casabianca), effectuent une mission d’attaque au sol de l’aérodrome d’Hyères.
  • A 11h15, 19 BR 20 du 13ème Stormo (Plaisance), effectuent une mission de bombardement sur le port de Toulon.

Pertes dues à la chasse française :

2 BR 20, le premier dans la région de Toulon (équipage tué), le second après un amerrissage de fortune devant Imperia (2 tués, 2 survivants). Deux autres BR 20 endommagés avec des membres d’équipages tués ou blessés, parviennent à rejoindre leur base.

14 juin :

Pas d’activité aérienne à cause de conditions météorologiques très défavorables.

15 juin :

  • A 13h00, 27 FIAT CR 42 du 150ème Gruppo (Turin-Caselle), effectuent une mission d’attaque au sol sur l’aérodrome de Cuers-Pierrefeu.
  • A 13h00, 25 CR 42 du 23ème Gruppo (Cervere), effectuent une mission d’attaque au sol de l’aérodrome du Cannet-des-Maures.
  • A la même heure, 25 CR 42 du 18ème Gruppo (Novi-Ligure et Albenga) effectuent une mission de protection générale aux alentours des aérodromes attaqués.

Pertes dues à la chasse française ou autre :

4 CR 42 (2 tués, 2 prisonniers), 1 CR 42 posé en panne à Cuers (1 prisonnier); Un BR 20 de la 173ème Squadriglia (1 tué, 3 prisonniers).

16 juin :

Pas d’activité aérienne autre que des missions de protection à la frontière par la chasse.

17 juin :

  • Un BR 20 du 7ème Stormo effectue une mission de reconnaissance sur la vallée du Rhône.
  • Un Romeo 37 protégé par 2 CR 42 du 3ème Stormo (Albenga), effectue une mission d’observation sur le Pont Saint-Louis (entre Menton et Vintimille).

Perte :

Un FIAT CR 42 du 151ème Gruppo (Casabianca) disparu en montagne au cours d’une mission d’escorte (pilote tué).

18 juin :

Un BR 20 du 7ème Stormo effectue une mission de reconnaissance du Col de la Madeleine et de Grenoble. Mission avortée à cause de mauvaises conditions météorologiques.

19 juin :

Pas d’activité aérienne offensive.

20 juin :

Deux Romeo 37 protégés par des FIAT CR 42 effectuent une mission d’observation de la frontière avec les Alpes maritimes.

21 juin :

Les objectifs de la Regia Aeronautica changent radicalement. Pour soutenir l’offensive terrestre lancée la veiller, ce sont maintenant les ouvrages fortifiés des Alpes qui vont faire l’objet des attaques aériennes.

  • A 6h30, 5 FIAT BR 20 du 13ème Storno effectuent une mission de bombardement sur un ouvrage, dans la région de Bourg-Saint-Maurice et sur un pont sur l’Isère proche.
  • A la même heure, 11 BR 20 du 7ème Storno tentent d’attaquer les ouvrages de la Plate et du Truc au NO de Bourg-Saint-Maurice mais la brume empêche un bombardement précis.
  • A 9h00, 17 BR 20 du 43ème Storno attaquent le fort de la Redoute ruinée au col de la Traversette, près du Petit Saint-Bernard et 5 autres du 31ème Gruppo tentent d’attaquer le fort Vulmix à l’ouest de Bourg-Saint-Maurice mais les nuages cachent l’objectif. Enfin, 8 BR 20 du 7ème Storno tentent d’attaquer une batterie d’artillerie également à l’ouest de Bourg-Saint-Maurice. L’objectif étant là aussi masqué par la brume, 4 appareils lâchent leurs projectiles sur la voie ferrée entre Aime et Moûtiers, les autres rentrent à leur base avec leur chargement.
  • Dans l’après-midi, de nouvelles attaques sont prononcées sur les Fort Janus, Fort Gondran et Fort Chenaillet, tous situés à l’est de Briançon avec des résultats très incertains du fait des mauvaises conditions de visibilité. En fin d’après-midi, un BR 20 de la 173ème Squadriglia effectue une reconnaissance photographique de Lyon et de ses environs.

Pertes :

Aucune pendant les missions de bombardement, mais 2 CR 42 sont détruits à cause de la brume (1 tué).

22 juin :

  • Dans la nuit du 21 au 22, 6 BR 20 du 43ème Gruppo attaquent le port de Marseille.
    A l’aube, reprise des missions de bombardement des ouvrages fortifiés, menées par une trentaine de BR 20 des 7ème et 43ème Stormi et du 31ème Gruppo. Les objectifs assignés sont masqués par la brume et les appareils rentrent à leur base sans avoir pu attaquer. Seules deux patrouilles pourront larguer leurs bombes sur les objectifs secondaires à l’ouest de Briançon. En fin de matinée, les conditions s’améliorant, les missions reprennent sur des objectifs situés dans les Alpes Maritimes :
    – 9 BR 20 du 7ème Stormo bombardement le fort du Mont Ours, entre Sospel et Menton.
    – 9 autres du 43ème Gruppo s’attaquent à celui du Mont Agel qui surplombe Monaco.
    – Par contre 6 S 79 du 59ème Gruppo et 5 BR 20 du 13ème Stormo ne peuvent repérer leurs objectifs assignés les forts Barbonnet (Sospel) et de Roquebrune et rentrent à leurs bases.

23 juin :

  • 6 BR 20 du 31ème Gruppo bombardent la batterie fortifiée de Saint-Agnès au-dessus de Menton.
  • Du fait de la brume, 3 BR 20 du 13ème Stormo et 9 S 79 du 59ème Gruppo ne peuvent pas attaquer Roquebrune et le Mont Angel.

24 juin :

Pas d’actions offensives.

25 juin :

Le cessez-le-feu prend effet à 0h.00.

Rédigé par

Christian Genête

Receveur P.T.T. à l'ancienne école de fille. "M. Christian Genete, s'est penché avec le souci et l'efficacité d'un historien, car il voulait savoir comment était mort, ce 18 juin 1940 à La Chapelle-d'Angillon, l'un de ses oncles."