Héraldique : D’or à la croix ancrée de sable.

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A cause de la disparition de nombreux documents on est réduit aux conjectures à propos du blason de La Chapelle-d’Angillon. Voici ce qui peut sembler le plus probable :
Ce blason a dû rester à la Ville en souvenir de l’Abbaye de St Sulpice de Bourges (abbaye très ancienne) et où vécut l’ermite saint Jacques avant de s’enfoncer dans les solitudes bordant la Petite Sauldre, au IXe siècle.

Après la mort de l’ermite, son monastère hérita de l’Oratoire et des terrains déserts, qui lui avaient été concédés par Robert de Saxeau (ancêtre des rois de France).

C’est l’origine du village actuel de La Chapelle, succédant à l’ancien Saxiacum (Saxeau). Buhot de Kersers et la plupart des historiens du Berry placent la charte d’organisation de la cité au XIIIe siècle, mais il s’agissait à ce moment d’une charte de franchise. L’acte véritable de fondation est celui que concéda Gilon de Sully en 1064. Le nom du village, La Chapelle-d’Angillon, prouve que ce texte fut toujours considéré comme son acte de naissance.

En 1064, Gilon de Sully, en restituant aux moines de St-Sulpice de Bourges La Chapelle dédiée à St-Jacques, et toutes leurs possessions (enlevées abusivement cent ans plus tôt, par son aïeul) reconnaissait aux moines tous droits dans les forêts des lieux, et le droit de pêche dans les eaux. « Ils reçurent vraiment les fonds de cette terre, avec tous les droits de vente et d’imposition. »

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Cet acte est donc la véritable charte de fondation de La Chapelle-d’Angillon, et le caractère de village monastique, à l’origine, expliquerait le blason, orné d’une simple croix.
D’autre part, on sait qu’au Moyen Age, les villages appartenant à la féodalité ecclésiastique (évêques, moines) se peuplaient beaucoup plus vite et plus abondamment, que ceux des seigneurs laïques, à cause des conditions de travail, beaucoup plus justes et beaucoup plus douces qu’ailleurs (non seulement tous les dimanches, étaient chômés, mais toutes le fêtes de grands Saints (la saint Martin, les fêtes de la Vierge, la Sainte Croix d’été, la Sainte Croix d’hiver, etc. etc.

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Comparaison intéressante : les Sully, au temps de Gilon, possédaient trois forteresses dans le centre : Sully-sur-Loire, Les Aix d’Angillon et la Chapelle d’Angillon. Or, dans les deux premières, le blason des Seigneurs est devenu celui des cités. Sully-sur-Loire et Les Aix-d’Angillon ont le même blason : celui des premiers seigneurs de Sully (XIe siècle).

La Chapelle-d’Angillon non.

On ne peut expliquer cette différence qu’en évoquant la restitution faite par Gilon de Sully, aux moines de St Sulpice de Bourges, des terres avoisinant son donjon de La Chapelle, reconnaissant leur possession, beaucoup plus ancienne que celle des Sully, sur ces mêmes terres.
C’était le souvenir de la concession faite par Robert de Saxeau, à l’ermite saint Jacques, en ces lieux, à jamais.
Ce n’est pas sans raison que, pendant des siècles, la Saint Jacques (19 novembre) fut la plus grande fête du pays.

Texte de Marie-Madeleine Martin
Chartiste et historien
Grand Prix Gobert de l’Académie française
Conservateur du Château de Béthune

D’or à la croix ancrée de sable.
Chef lieu de canton (Cher)
INSEE n° 18047

Les reliques étaient un signe de puissance.

Rédigé par

Claudine Douchain

Guide touristique. Présidente d'une association sport & Loisirs. Retraitée