16 juin 1940 : la ville était bombardée
Le 16 juin 1940, l’aviation italienne bombardait Les Aix-d’Angillon. Rescapé de ce massacre un de nos lecteurs témoigne.
M. MAURICE JACQUOT, fidèle lecteur du « Berry », se souvient d’il y a cinquante ans, ce jour terrible du 16 juin 1940, « un très beau dimanche, hélas assombri par la retraite de nos armées. Les Allemands avancent rapidement et, en peu de temps, ils seront à nos portes. Notre commune, comme beaucoup d’autres, vit dans la fièvre de l’angoisse.
« Dans la rue, les gens s’interrogent, ils sont anxieux. Des réfugiés de divers départements et de Paris traversent le bourg, de même qu’un convoi d’ambulances de l’armée se dirigeant plus au sud.
« Vers 15 heures, soudain, apparaissent dans le ciel des oiseaux de mauvais augure, ce ne sont pas des avions allemands – Il y en a huit volant à basse altitude – ce sont des avions italiens, ceux de Mussolini, allié d’Hitler.
« Et, presque aussitôt, les bombes pleuvent un peu partout sur notre bourgade sans défense. En peu de temps, les ruines s’accumulent, les morts, les blessés, connus ou inconnus, civils ou soldats, s’écroulent dans les diverses rues ou places, et c’est la consternation qui s’installe…
« La nuit tombera, lugubre, sur Les Aix-d’Angillon…
« Notons que les pompiers de l’époque (ceux qui n’étaient pas mobilisés) et des civils firent leur devoir en la circonstance.
« Le 17 juin, au lever du jour, de nombreux habitants, alors que les victimes ne sont pas encore dénombrées, quitteront leur foyer, allant grossir sur les routes le flot des réfugiés et peut-être s’offrir à de nouvelles hécatombes.
« Cinquante ans ont passé, les ruines se sont relevées depuis longtemps ; mais il ne faut pas oubliée cette tragédie du 16 juin 1940, restons vigilants, il ne faut pas que nos enfants et petits-enfants se trouvent confrontés à de semblables catastrophes ».