Louis-Nestor Gagnières était Boulanger et bûcheron puis est devenu Marchand de bois.

Né le 24 octobre 1855 – La Chapelle-d’Angillon, 18380, Cher, Centre-Val de Loire, France
Décédé le 31 décembre 1936 – La Chapelle-d’Angillon, 18047, Cher, Centre-Val de Loire, France, à l’âge de 81 ans
Maire de la Chapelle d’Angillon – 1904-1936

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©Coll. A. Sébault-Gagnières

En haut à gauche DUBOIS  Romain, AUDIGER  Charles,

Après des mandats très courts, En mai 1904, s’ouvre une grande période de stabilité pour La Chapelle-d’Angillon avec l’élection de Nestor Gagnières qui restera en fonction jusqu’à son décès le 31 décembre 1936.

Il est né à La Chapelle-d’Angillon en 1855 de parents boulangers. Il y épouse, en 1882, Marie Bignolas fille de boulanger. Boulanger à son mariage, il est marchand de bois dès 1903 (scierie Gagnieres/Bignolas).

Louis-Nestor Gagnières a été Maire de la Chapelle d’Angillon de 1904 à 1936
3 décembre 1931 :
Décoration – La Chapelle-d’Angillon, 18380, Cher, Centre-Val de Loire, France
Conseiller Municipal le 1er mai 1892 sans interruption Adjoint le 27 août 1893 Maire le 5 mai 1904 jusqu’à sa mort en 1936 sans interruption.

Source : Procès verbal de réception

La dépêche du Berry – 19 mai 1904

DB 1904-05-19

Les bûcherons au XIXe siècle – Le mouvement syndical 1893-1894 – III

©Coll. A. Sébault-Gagnières

La scierie se situait à la place de l’actuelle maison de santé.

Procès-verbal de réception d’un chevalier de la légion d’honneur

Les obsèques – La Dépêche du Berry – 4 janvier 1937

La Dépêche du Berry – 4 janvier 1937

Les obsèques de M. Gagnières – Maire de La Chapelle-d’Angillon

Samedi 2 janvier ont eu lieu, à La Chapelle-d’Angillon, les obsèques de M. Nestor Gagnières, maire de cette commune, décédé dans sa 82e année, après une courte maladie.
Nommé conseiller municipal en 1882 et maire en 1904, M. Gagnières a participé d’abord, puis présidé ensuite, pendant près d’un demi-siècle, à la vie municipale de La Chapelle-d’Angillon.
Affable et courtois, se mettant à la portée et à la disposition de tous avec la simplicité qui faisait le fond même de son caractère, M. Gagnières emporte avec lui des regrets unanimes, et toute une population émue s’est pressée autour de son cercueil pour le conduire à sa dernière demeure.
Avec une lucidité et une fermeté d’esprit surprenantes, il avait lui-même, peu d’heures avant sa mort, réglé l’ordonnance de ses obsèques et formulé le désir de n’avoir ni fleurs ni couronnes.
Le cercueil, précédé du clergé, était simplement orné de son écharpe de maire et de la croix de chevalier de la Légion d’honneur dont le défunt était titulaire. Conduits par leurs maîtres et maîtresses, les enfants des écoles l’encadraient.
Après la famille venaient :
M. Canet, chef du cabinet du Préfet, représentant M. le Préfet du Cher, empêché ;
M. Jacquet, adjoint ;
M. Blaisse, conseiller général, maire de Méry-ès-Bois ;
M. Toussaint, conseiller d’arrondissement ;
M. Mathieu, ancien député ;
Les maires des communes du canton ;
M. Morin, maire et conseiller d’arrondissement d’Aubigny ;
Le Conseil municipal tout entier ;
Le Corps de Sapeurs-pompiers, la gendarmerie, les fonctionnaires, les anciens combattants avec leur drapeau, et une foule considérable.

A l’issue de la cérémonie religieuse, M. le Curé-Doyen a prononcé, en termes émus, l’éloge funèbre du défunt.
Au cimetière M. Jacquet, adjoint au nom du Conseil municipal et de la population de la commune ;
M. Blaisse, conseiller général, au nom du canton ;
M. Canet, au nom de l’Administration préfectoral ont pris la parole pour honorer la mémoire du mort et présenter à sa famille leurs sentiment de regret et de condoléance.
Voici le texte des allocution prononcées sur la tombe du bon citoyen Nestor Gagnières :

Allocution de M. Jacquet – La Dépêche du Berry – 4 janvier 1937

La Dépêche du Berry – 4 janvier 1937

Mesdames,
Messieurs,

C’est en proie à une bien douloureuse émotion que je viens adresser un dernier adieu à l’ami sincère, à l’administrateur dévoué et à l’homme de bien que nous conduisons en ce jour à sa dernière demeure.
C’est d’abord à l’ami personnel que va ma première pensée, et vous me permettrez d’adresser à celui qui n’est plus, le témoignage de ma profonde affection.
Il a été, par excellence, un enfant de La Chapelle. Il y est né, il y a vécu constamment pendant les 81 années de son existence et il y est mort.
Il aimait d’un amour vivace son pays natal : aussi ses concitoyens, conscients de l’intérêt qu’il portait à notre petite ville, lui ont renouvelé dix fois leur confiance. Il a été conseiller municipal pendant 44 ans, maire pendant 32 ans consécutifs : et c’est bien là que réside la preuve la plus manifeste des hautes vertus civiques de M. Gagnières. C’est pourquoi le Gouvernement de la République, voulant honorer ce bon citoyen le créait, en 1931, Chevalier de la Légion d’honneur.
Esprit fin, doué d’un grand bon sens et du meilleur des caractères, il aimait ses fonctions et s’y adonnait tout entier. Animé de sentiments généreux et désintéressés, il n’avait en vue que les intérêts de sa commune et de ses habitants.
Il a été l’animateur de notre vieille cité ; il a présidé, par un inlassable labeur, à sa vie, à sa formation, à son embellissement.
Toujours en mouvement, grâce à une vigueur physique exceptionnelle, ce jeune vieillard était l’âme du pays qu’il parcourait journellement en tous sens, ayant un bon mot pour chacun et se mettant aimablement à la disposition de tous. Aussi jouissait-il de l’estime générale et sa disparition va causer un vide immense que rien ne saurait combler.
Personne mieux que moi ne fut à même d’apprécier son expérience consommée et ses hautes qualités d’intelligence, d’activité et de dévouement. Et puisque j’ai le pénible devoir de prendre la parole aujourd’hui, je tiens à adresser à la fidèle compagne de sa vie, à ses enfants et petits-enfants plongés dans la douleur, non de vaines paroles de consolation, mais l’hommage de notre sincère sympathie. Puisse la part que nous prenons au deuil qui les frappe être un adoucissement à leur chagrin.
Au nom du Conseil municipal.
Au nom de la population de la commune toute entière.
Au nom de la nombreuse assistance, qui m’entoure, et en mon nom personne, je vous adresse, cher Monsieur Gagnières, le dernier adieu de tous ceux qui vous ont connu et dans le cœur desquels vous continuerez à vivre par le souvenir.

Allocution de M. Blaisse – La Dépêche du Berry – 4 janvier 1937

La Dépêche du Berry – 4 janvier 1937

Allocution de M. Blaise
Conseiller Général
Mesdames,
Messieurs,
La mort soudaine de M. Gagnières nous a tous douloureusement surpris. Le souvenir de cet homme resté, malgré les ans, vivant et alerte venait à notre esprit et la fatale nouvelle de sa disparition nous a frappés d’une vive émotion que, pour ma part, je ressens très vivement.
Il nous quitte après avoir consacré la meilleur de son existence au service du bien public, s’acquittant avec une scrupuleuse conscience des mandats que ses concitoyens et ses collègues lui ont constamment renouvelés depuis près d’un demi-siècle.
Issu d’une famille laborieuse, il en avait hérité le solide bon sens, un caractère ferle et une volonté tenace.
A ces belles qualités des fils de chez nous, il joignait la connaissance exacte des affaires municipales et contribuait, dans toute la mesure de ses moyens, à l’amélioration de sa chère commune.
Par son dévouement bienveillant pour tous et fécond dans tous les domaine de l’activité municipale, il s’est acquis la reconnaissance de ses administrés net le Gouvernement de la République lui avait décerné, voilà cinq ans, la croix de Chevalier de la Légion d’honneur.
Cette distinction honorifique fut pour lui la plus belle récompense et le couronnement de toute une vie de dévouement à la chose publique.
Madame,
Soyez assurée que nous prenons tous une part active à la peine cruelle qui vous frappe. Puisse cette foule qui a tenu à venir s’incliner devant la dépouille de votre mari, être pour vous une légère consolation. Elle vous prouve que si M. Gagnières a eu, sa vie durant la sympathie de ses administrés et de tous ceux qui l’ont approché, il a aujourd’hui l’hommage de cette nombreuse assistance qui a tenu à lui adresser un dernier adieu.
Au nom du canton de La Chapelle-d’Angillon qu’il chérissait tant, je m’incline avec respect devant sa mémoire et devant la douleur de sa veuve et des siens auxquels j’adresse, avec mes sincères condoléances, l’expression de ma vive sympathie. Cher Monsieur Gagnières, adieu !

Allocution de M. Canet – La Dépêche du Berry – 4 janvier 1937

Allocution de M. Canet
Chef de cabinet du préfet
Mesdames, Messieurs

Au nom de M. le Préfet du Cher, retenu par les obligations de sa haute fonction, j’ai mission d’apporter les vives condoléances de l’administration préfectorale et les regrets personnels de M. François Taviani à la famille de M. Gagnières et aux habitants de la commune qu’il administrait depuis plus de 32 ans, avec un dévouement, une compétence et un désintéressement dignes des plus grands éloges.
Né à La Chapelle-d’Angillon, en 1855, M. Gagnières s’intéressa très vite aux affaires publiques. Conseiller municipal le 1er mai 1892, adjoint le 27 août de l’année suivant, il fut, le 15 mai 1904, élu maire par ses concitoyens qui avaient pu apprécier ses qualités de travail, de pondération et d’intelligence, et qui, depuis lors, lui renouvelaient toujours leur confiance.
Durant cette longue période, M. Gagnières consacra le meilleur de son temps et de ses forces aux affaires publiques. Il servit, dans toute l’acception du terme, pendant 44 ans, avec tout son cœur et toute sa volonté. Président du bureau de bienfaisance. Il s’attacha à soulager les misères, hélas ! trop nombreuses, de ses administrés et à adoucir pour les déshérités, les moments difficiles.
Fondateur en 1987 et vice-président de la S.S.M. L’Union Sociale, des communes d’Ivoy-le-Pré et de La Chapelle-d’Angillon, il fut un propagandiste convaincu des idées généreuses de solidarité sociale.
La guerre vint, qui le prive en même temps de secrétaire de mairie et de garde champêtre. Trop âgé pour partir au front, M. Gagnières se trouve seul dans cette commune pour assurer la bonne marche des services, rendus plus lourds encore par les opérations de réquisition, de ravitaillement et par l’hébergement des émigrés.
Il fît face à toutes ces nouvelles obligations avec un juvénile enthousiasme. Dans les heures tragiques de 1916, alors que la résistance s’organisait et que le pays avait besoin de toutes ses ressources, même les plus cachées, il multiplia ses efforts et se fit, auprès de ses administrés, un propagandiste acharné et convaincant pour le succès des emprunts nécessaires à l’organisation de la Défense nationale.
Mais il ne donna pas à son pays tous ses efforts et toute sa volonté, il lui donna aussi le meilleur de lui-même, son fils tendrement aimé, qui, en avril 1817, tomba glorieusement au Mont Cornillet. M. Gagnières accepta ce sacrifice avec une grandeur d’âme qui fit l’admiration de tous. Et il continua sa tâche pour la patrie en danger.
Aussi, lorsque le 5 novembre 1931, le Gouvernement de la République lui décerna la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur, ce fut, pour celui que vous pleure, la juste récompense d’une vie toute de labeur, de probité et de dévouement au bien public.

Au nom de M. le Préfet du Cher, je m’incline respectueusement devant son cercueil et je prie sa veuve éplorée et ses enfants en deuil de croire à la très grande part que l’administration prend à leur peine et d’accepter l’hommage de ses sentiments de vives condoléances et de sympathie attristée.

A Mme Gagnières, à ses enfants, « La Dépêche du Berry » offre ses plus vives condoléances.

Rédigé par

Jérôme Tschill

Archiviste