Jacques, âgé de 74 ans, s’éteindra doucement le 19 novembre 865
Jacques s’installa à Gènes pour y vivre quelques temps en ermite où il accomplira de nombreux miracles. La légende raconte qu’il détournait les orages, arrêtait les inondations, protégeait les cultures et les vignes et qu’il fit même recouvrir la vue à un aveugle. Puis après quatorze ans d’austérité, il reprendra son voyage en Europe pour atteindre son but initial : la Gaule.
Enfin, après maintes péripéties, il atteindra le Berry et restera quelques temps à Bourges au monastère de la Nef qui deviendra plus tard l’abbaye de Saint Sulpice. Mais Jacques était toujours à la recherche d’un endroit désert propice à la méditation, alors il quitta le cloître et reprit sa route. Une opportunité devant se présenter bientôt car le comte Robert de Sancerre et sa femme Agane, fille du comte de Bourges, l’autorisèrent à s’installer son ermitage sur leurs terres. L’endroit était situé dans le village primitif de Saxeau sur les bords de la Petite Sauldre. Jadis, non loin de Saxeau, étaient installées les grandes forges gauloises de puissantes tribus celtiques Bituriges.
Jacques vécut d’abord dans une grotte située près de l’actuel château de Béthune, puis éleva une chapelle avec son disciple Jean Gillon pour y déposer des reliques de martyrs que le pape lui avait confiées. L’ermite souffrait beaucoup de ces privations, mais le comte Robert et sa femme Agane lui faisaient porter chaque jour la nourriture dont il consommait le strict nécessaire, le reste il le distribuait aux pauvres.
Pendant plusieurs années, Saint Jacques se consacra au dur travail de la terre, la prière, ainsi qu’à l’enseignement de la parole divine. Rapidement la notoriété des miracles du bon Saint lui permit de rallier des fidèles toujours plus nombreux, qui devinrent les pionniers de La Chapelle-d’Angillon.
Enfin, Dieu fit savoir à son serviteur que bientôt il accèderait aux récompenses célestes et par la même intervention divine, il faut informé de la mort prochaine de l’archevêque de Bourges : Saint Raoul, des saccages normands et la grande famine qui allait bientôt s’abattre sur toute la région.
Jacques décida donc de creuser une fosse mortuaire dans sa chapelle, et peu de temps après, se sentant fatigué, il s’installa dans le trou. A peine était-il allongé que la tombe se mit exactement aux mesures du bon Saint, lui qui souvent s’était fait souffrir par ses austérités, eut dans ses derniers moments terrestres le confort de sa dernière demeure.
Ainsi, le vieux bonhomme, âgé de 74 ans, s’éteindra doucement le 19 novembre 865.
Puis comme dans sa prédiction, l’archevêque de Bourges ne lui survécut pas longtemps car le 21 juin 866, il rendit son âme à Dieu.
L’invasion normande en Gaule eut lieu vers 867 sous le règne de Charles II le Chauve (840-877) et l’abbaye de Saint Sulpice fut ruinée à la même époque.
De nos jours, il ne reste rien de la première église édifiée par le fondateur de La Chapelle d’Angillon, Saint Jacques de Saxeau, sinon quelques ossements retrouvés au début du XIIXe siècle.
L’actuelle église de la commune a été construite au XVIIe siècle dans le bourg et les Chapellois vous diront que depuis le 20 septembre 1909, date à laquelle la gigantesque statue de Saint Jacques domine sur le toit, la commune est protégée contre les orages violents.