Photo : Agence France-Presse Des maquisards posent pour une photo avec leurs armes dans la cour d’une ferme en France, durant l’été? 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le Chef de la Milice de Bourges, un nommé THEVENOT, était abattu à coups de revolver à 3 heures de l’après-midi en pleine ville. Cette exécution devait fortement démoraliser les Miliciens placée sous des ordres (au nombre de 200 environ) et contribuer, semble-t-il, à provoquer leur départ précipité vers l’Allemagne une semaine plus tard.
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Aux derniers jours de juillet, la rupture du front allemand en Normandie et le débordement des armées alliées en direction de la Loire pouvaient laisser présager que les régions du Cher-Nord et de la Sologne ne tarderaient pas à s’animer à leur tour.
Aussi bien les deux premières semaines d’août furent-elles mises à profit en toute hâte pour compléter l’organisation et l’armement des forces de la Résistance dans les différents secteurs, et en particulier pour faire grossir les effectifs des deux groupements de maquis d’IVOY et MENETOU, établis dans le centre du département, et dans les opérations futures. Durant cette quinzaine, les volontaires ne cessèrent pas de se présenter dans les camps de triage de ces maquis en nombre nettement plus important que les arrivages d’armes par parachutages ne permettaient d’en équiper. La disproportion qui en résultait constituait pour nous un constant souci, car, instruit par l’expérience de ce qui s’était passé peu auparavant dans plusieurs départements voisins (et notamment dans la Nièvre), j’étais absolument opposé à enrôler dans des groupes en opérations des hommes qui n’auraient pu être dotés chacun au préalable d’une arme individuelle en bon état de fonctionnement.
J’adressai à cet effet de pressants appels à LONDRES par l’intermédiaire de « FELIX » qui provoquèrent heureusement deux importants parachutages (3 avions chacun), à quelques jours d’intervalle, le premier sur MENETOU-RATEL, le second sur le bord de la forêt d’IVOY, le 8 août. Par ce même parachutage arrivèrent, sans que j’en eusse été prévenu au préalable, une quinzaine de parachutistes anglais appartenant aux S.A.S., et une mission de liaison alliée composée d’un officier américain, d’un officier français et d’un opérateur-radio.
Tandis que ces nouveaux parachutages d’armes me permettaient de grossir les effectifs des maquis d’IVOY et de MENETOU aux environs de 350/400, l’arrivée dans le département de ces représentants de l’armée alliée constituait un événement de la plus haute importance au point de vue des opérations comme sur le plan moral. La mission de liaison allait me permettre de resserrer le contact avec LONDRES, d’améliorer la cadence des parachutages, et surtout de renseigner chaque jour le commandement allié sur les mouvements des Allemands, nos propres intentions et les objectifs à faire bombarder par l’aviation (trains de munitions et d’essence, convois sur routes, etc…)
Quant aux S.A.S., leur chef, le Major LEPINE, me fit connaître que leur mission consisterait d’une part à réaliser des sabotages et destructions dans toute la région, d’autre part à tendre des embuscades aux colonnes allemandes lorsque la guérilla générale serait déclenchée.
• L’opérateur radio américain Félix : La liaison avec Londres s’intensifia, fin juin un radio américain « FELIX » fut affecté presque exclusivement à l’organisation avec Londres, des parachutages.
• Major Lépine : Commandant des détachements de S.A.S. (parachutistes anglais) du Cher-Nord
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb – pages 2 & 3
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb – page 6 – deux zones : Maquis de Menetou & Maquis d’Ivoy
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb – page 7 – les parachutages
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb – page 11 – Réseau F.F.I. & F.T.P.
• Mémoire des hommes – Groupement du Cher-Nord – Rapport du commandant Arnaud de Vogüé alias Colomb – page 13 – Les F.F.I. à l’été 1944
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