« Patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions »
Sensibilisation à la numérisation d’ouvrages patrimoniaux par « scanner laser 3D » actions de valorisation autour du vitrail du XVe siècle de l’église de la Chapelle-d’Angillon
Antérieure à la construction de l’église actuelle, l’origine de ce christ est inconnue. Il appartenait peut-être à l’église primitive de La Chapelle-d’Angillon, détruite par les protestants en 1569.
©Patrimoine du Cher page 331
Endommagé par le bombardement du 18 juin 1940, il a été classé et restauré par les Monuments historiques. Le Christ est représenté en croix avec, à ses pieds et à sa gauche, Marie, sa mère, et à droite, saint Jean. Trois anges recueillent le sang dans un calice, une colombe surmonte le sommet de la croix. Le soleil, la lune, des nuages, polychromes, complètent l’ensemble.
L’inscription « INRI », située au sommet de la croix, est décalée par rapport à l’axe de cette dernière.
(CI. M. H. 1943)
Des itinéraires
Antiquité romaine et chrétienne
Les Romains utilisaient le verre blanc pour fermer les vides des claustra et les ouvertures de leurs maisons.
Le vitrail en tant qu’élément coloré et figuratif existait déjà à l’époque mérovingienne et carolingienne dans les édifices chrétiens.
Vers 1100
Les écrits du moine Théophile prouvent qu’à cette époque, les techniques du vitrail étaient parfaitement maîtrisées.
Les plus anciens vitraux actuellement visibles datent de 1100 et se trouvent dans la cathédrale d’Augsbourg en Allemagne.
Au XIIe siècle
Le vitrail commence à se développer avec la construction de nombreuses églises dans toute l’Europe.
La translucidité du fameux « bleu de Chartres » répond au critère de luminosité, recherché par les premiers concepteurs de l’art roman, puis gothique.
L’iconographie, quant à elle, est extrêmement élaborée, révélant une grande érudition et une volonté didactique : parallèle entre l’Ancien et le Nouveau Testament, thème de la double nature du Christ, etc…
Les Cisterciens (1140-1150), réagiront contre ce raffinement, cette préciosité et cette richesse, accusés de détourner l’attention de la méditation et prôneront un vitrail incolore à motifs géométriques.
Au XIIIe siècle
Avec l’architecture gothique, les fenêtres s’agrandissent, la tonalité des vitraux peut donc se foncer et la palette du peintre-verrier se diversifier.
Le bleu est plus soutenu, le bleu-rouge domine dans les fonds, tandis que les couleurs se nuancent : vert-olive et vert-émeraude, rouge carmin et rouge vermillon ; le jaune est moins employé.
Les fenêtres basses, à portée de vue, racontent des épisodes (vie du Christ, vies des saints), tandis que les fenêtres hautes, plus éloignées, présentent de grands personnages (Vierge, Apôtres…).
La lecture d’un vitrail varie selon les récits illustrés dans les verrières. Elle se fait fréquemment de bas en haut et de gauche à droite, mais la verrière du Bon Samaritain à la cathédrale de Bourges (vers 1210) se lit de haut en bas.
Les premières « grandes roses » apparaissent sur les façades (N. D. de Paris, Chartres…).
Au XIIIe siècle, des marchands de garance, furieux de voir la mode des tons bleus se développer au détriment du rouge, ont demandé à un maître verrier de représenter le diable en bleu dans un vitrail de la cathédrale de Strasbourg.
Michel Pastoureau Le bleu, histoire d'un paradoxe
Le XIVe siècle
Il est marqué par la découverte du « jaune d’argent » qui permet de colorer partiellement un verre sans avoir besoin d’utiliser la « mise en plomb », mais aussi par l’amélioration de la qualité du « verre blanc » qui peut désormais être totalement clair et translucide.
Sous l’influence de la pensée cistercienne et franciscaine, l’incolore se développe considérablement.
Des réseaux
Au XVe siècle
La gamme de couleur s’enrichit du « violet » obtenu par placage de verre rouge et bleu, et de la célèbre « sanguine », sorte de brun-rouge qui améliorera la technique de la « grisaille » en permettant d’autres effets. Le « camaïeu » est très utilisé.
Dans l’évolution du style, on constate un perfectionnement des règles de la « perspective », et l’utilisation du « damassé » (décor régulier et répétitif d’inspiration orientale), du sertissage en « chef d’œuvre », et de la gravure.
On appelle « sertissage en chef d’œuvre », l’incrustation d’un verre, souvent rond, tenu par un plomb, à l’intérieur d’un autre verre plus grand et de couleur différente.
Ce travail, extrêmement délicat, permettait au compagnon d’obtenir sa maîtrise. D’où le nom de « chef d’œuvre ». Grâce à ce procédé, on pouvait dessiner les blasons des donateurs ou le décor des vêtements.
Le développement de la gravure de verres plaqués permettra au peintre-verrier de changer le coloris d’un motif sans avoir besoin des plombs.
L’utilisation du papier connaît, à cette époque, une formidable expansion, et avec elle, la technique de « l’estampe ».
Les estampes pouvant facilement s’échanger entre pays, l’iconographie subira cette influence venue d’ailleurs.
Des connexions
Le projet vise à impliquer les participants dans la numérisation du vitrail du XVe siècle de l’église de la Chapelle-d’Angillon grâce à un scanner laser 3D. Chaque participant pourra contribuer selon ses connaissances et compétences, qu’elles soient liées au patrimoine, à l’histoire, ou au numérique. Le résultat final sera une maquette numérique destinée à promouvoir la connaissance du patrimoine local en vue de Bourges 2028.
Le premier objectif est de partager des projets numériques, tels que les « nuages de points », avec un large éventail d’acteurs pluridisciplinaires, y compris les non-initiés. Cette approche pluridisciplinaire vise à augmenter les usages du numérique auprès d’un public varié, incluant les artistes, les collectivités territoriales, les associations, les écoles, et les structures privées. En outre, elle servira de modèle pour dépasser les usages traditionnels des « nuages de points » en ingénierie.
Par exemple, l’organisation d’une chasse au trésor, comme proposé sur la page Facebook du Service Jeunesse de Bourges :
(https://www.facebook.com/service.jeunesse.bourges), pourrait être une excellente activité pour engager la participation (hashtags #chasseautresor #concours #Enigme1).
L’innovation d’usage dans la diffusion des données brutes 3D permet de mutualiser ces données et d’offrir des conditions de virtualisation puissantes. En prenant en compte les compétences de chaque participant, le projet agit comme un intermédiaire avec la plateforme d’hébergement de nuages de points, rendant accessibles des bases de données plus complexes à un large public tout en développant l’usage des technologies de pointe.
Le projet inclut également l’utilisation de solutions open-source pour la cartographie des lieux. Le site internet, développé sous CMS WordPress, permettra de présenter les projets réalisés, en cours, ou à venir, et de gérer les requêtes.
L’école du vitrail et du patrimoine
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