Les maires de La Chapelle-d’Angillon

L’Indépendant du Cher – 16 août 1904 – Concours Poulain

Indep Cher – 16 août 1904 – Concours Poulain

Le Concours d’écriture du chocolat Poulain

La liste des lauréats du grand concours d’écriture organisé par La Chocolaterie Poulain vient de nous être adressée et nous nous félicitons d’être les premiers à apprendre à nos lecteurs les noms de nos concitoyens qui se sont distingués.
C’est une Berrichonne : Mlle Sessier, Germaine-Alice, née le 3 mai 1890, demeurent à Châteauroux, rue Porte-Neuve, 11, qui a gagné le 1er prix hors concours de 50,000 francs.

Le 4e prix, de 5,000 francs, a été attribué à M. Morillon Georges-Camille, né le 23 février 1892 à Issoudun, demeurant à Lourdoueix-Saint-Michel (Indre).
Voici la liste complète des lauréats du département du Cher :
Prix hors concours (500 fr.)
Isidore Chevallier, La Chapelle-d’Angillon.
Premier prix.
Roméo Poisson, rue des Écoles, Clémont.
Deuxième prix.
Amédée Lureau, rue de la Malèderie, La Chapelle-d’Angillon.
Marie Charlois, les Rauches, Marseilles

Carte du combattant n° 3469

Résistance FFC & FFL – Nom de réseau Pernod

Service historique de la Défense

La dépêche du Berry 26 juillet 1917 – Isidore Lureau

DB 1917-07-26

La médaille de bronze des postes et des télégraphes est décernée, à savoir :
MM. Billault, facteur local à St-Florent ; Blat, facteur de ville à Bourges ; Boucher, facteur rural à Allichamps ; Chenu, facteur de ville à Bourges ; Coudrat, facteur local à Veaugues ; Créancy, facteur local à Dun-sur-Auron ; Desforges, facteur rural au Guétin ; Dethare, facteur local au Châtelet ; Gaillet, facteur receveur à Marmagne ; Georges, facteur rural à Bruère-Allichamps ; Jacquot, facteur rural à Mehun-sur-Yèvre ; Letourneau, facteur local à Ivoy-le-Pré ; Lureau, facteur rural à La Chapelle-d’Angillon (père d’Amédée)

Fiche militaire d’Amédée Lureau

Lureau Amédée Auguste
né le 31 mars 1896 à La Chapelle, garçon épicier à La Chapelle
fils d’Isidore et Marie Marchand
Cheveux châtains, yeux marron, front droit, nez moyen, visage ovale, 1,72m
Degré d’instruction 3
Ordre du régiment n° 67 bis du 26 avril 1917

« Sous-officier modèle sur le front, depuis la mobilisation au début d’avril 1917, a préparé la position de batterie dans un secteur fréquemment bombardé.
Pendant l’attaque du 16 avril 1917, a montré les plus belles qualités d’ardeur, d’énergie et de courage dont il avait déjà fait preuve au cours de trois séjours dans un secteur particulièrement difficile. »

Fiche militaire

=> Croix de guerre avec une étoile de bronze
Ordre du corps d’armée  du 31 juillet 1917

« modèle de conscience et d’esprit militaire.
Étant sous-officier de liaison auprès d’un chef de peloton au cours de violentes attaques allemandes des 22 et 23 juin 1917, a assuré son service d’une façon parfaite, maintenant les liaisons avec le commandement, en parcourant toute la première ligne violemment attaquée et bombardée. S’est joint
de lui-même à l’infanterie pour repousser à la grenade une vive attaque. »

=> rajout d’une étoile vermeil

Engagé volontaire pour quatre ans le 16 avril 1914 à la mairie du 1er arrondissement de Paris au titre du 22e Régt d’artillerie. Arrivée au corps le 19 avril 1914

Brigadier le 26 janvier 1915  –  Maréchal des logis le 24 janvier 1916

Dirigé sur le cours de perfectionnement de xxx le 1er septembre 1918. Nommé sous-lieutenant à titre temporaire (active) par décision ministérielle du 18 novembre 1918 pour prendre rang du 10 novembre 1918 et affecté par même décision au 108e régiment d’artillerie (JO du 21 novembre 1918).

Passé au 5e groupe d’artillerie d’Afrique le 28-4-1919 par décision ministérielle N° 7779 du 22 mars 1919.
Promu s/lieutenant rang du 1-10-1921 et affecté au 37e RAC
Passé au 1er régiment d’artillerie le 1er juillet 1922
Promu sous-lieutenant à titre définitif JO du 13 janvier 1922 pour prendre rang du 13 avril 1921
Promu lieutenant JO du 2-3-22 pour prendre rang du 10-11-1920
Passé au 108e régiment d’artillerie JO du 10-7-22
Promu au grade de capitaine pour prendre rang du 29-12-29
Classé État Major particulier École supérieure de l’Intendance à compter du 1er octobre 1931 (service)
Affecté à la région de Constantine JO du 31-8-1933
Nommé Intendant Militaire adjoint à compter du 1er octobre 1933
Pension temporaire de 15 % concédée le 29 juin 1936 pour reliquat de dysenterie amibienne – foie légèrement débordant … colique
Pension temporaire de 15 % le 28 mai 1937 pour séquelles de dysenterie amibienne
Affecté le 2 septembre 1939 à la Station Magasin de Constantine
Affecté intendance territoriale de Bone le 30-1-40

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Intendant de l’Angélus

« Il fut un grand Maire »
Parmi les nombreux maires qui, au fil des ans, se sont dévoués pour leurs compatriotes de La Chapelle-d’Angillon, nous nous devons de rappeler l’œuvre du plus contemporain d’entre eux, Amédée Lureau qui, pendant 22 ans, de 1959 à 1981, s’est dépensé sans compter pour faire revivre notre commune et apporter à ses habitants une meilleure qualité de vie.

Enfant du pays, où il est né le 31 mars 1896, Amédée Lureau, après s’être engagé pour participer à la première Guerre Mondiale, a embrassé la carrière militaire. Intendant Général, il quittait l’armée en 1949, et se « retirait » à La Chapelle-d’Angillon, route de Presly, rue qui porte aujourd’hui son nom. Il n’avait certainement pas l’intention de devenir l’homme public qu’il faut et, sans le concours de certaines circonstances locales, il serait sans doute resté un citoyens chapellois comme les autres, et notre commune n’aurait peut-être pas connu son développement actuel.

A cette époque d’après guerre, La Chapelle, bombardée le 18 juin 1940, ne s’était pas encore totalement relevée de ses ruines, et de nombreux dommages de guerre étaient toujours en instance.

Des baraquements métalliques édifiés sur le Champ de Foire et sur un pré à l’emplacement de l’actuelle résidence de l’Oucherette, assuraient le relogement des personnes sinistrées et autres. Seuls quatre puits communaux, encore présents, permettaient aux habitants de remplir leurs seaux, véritable corvée d’eau. Peu d’éclairage public, des trottoirs rugueux, herbés sur le CD 940, avec souvent les dépôts des déchets des riverains. Les rues du Château, des Fossés, de Saint-Fiacre et de la Gare n’étaient que des chemins pierreux. La rue du Moulin était dans le même état et bordée de haies vives. La rue du Parc n’était qu’un chemin de terre privé, sans issue. La rue du Vieux Pavé était également un chemin de terre, marécageux l’hiver, et utilisé comme dépôt d’ordures.

La Municipalité en place était traditionnellement issue de deux listes d’intérêt ou de renouveau communal où les candidats se regroupaient selon leurs affinités politiques.

Malgré les tiraillement inévitables, il faut porter à l’actif de cette municipalité de l’époque, parmi d’autres actions, l’acquisition de la levée du Champ de Foire (digue actuelle du plan d’eau) qui était alors propriété privée, la création du nouveau cimetière, la réfection du clocher, la construction de la perception sur l’emplacement d’un immeuble sinistré acquis avec son droit de dommage de guerre, la construction de la rue du Moulin actuelle, le goudronnage de la rue de Saint-Fiacre et de la Gare. Enfin, elle avait dressé le plan d’urbanisme, ancêtre du Plan d’Occupation des Sols (P.O.S.) approuvé le 15 janvier 1949.

L’approche des élections municipales de 1959 accentuait le tiraillement entre les deux groupes et mêmes au sein de chacun d’eux, tous ressentant la nécessité d’une autorité. C’est ainsi que l’un de ces groupes se décida à solliciter, pour prendre sa tête, le Général Lureau, considéré par tous, pour son titre et son action personnelle auprès des déshérités, notamment à l’Orphelinat de l’Angélus où il exerçait bénévolement des fonctions de directions.

Aimant passionnément sa commune, il trouva là l’occasion de se dévouer pour elle, et accepta cette tête de liste, sous réserve de la compléter sans tenir compte d’opinions politiques.
Une majorité écrasante au scrutin du 8 mars 1959 et, au premier tour, cette liste se trouvait chargée de l’avenir de la Commune. L’analyse de ce scrutin, qui était particulier, a montré que les Chapellois n’avaient voté que pour un seul homme, auquel ils donnaient leur confiance pour le réveil de leur village. Ils avaient simplement voté – Lureau – sans tenir compte de la composition d’une liste.

Ainsi lancé dans la vie publique, il est élu maire le 14 mars 1959, poste qu’il occupera jusqu’au 1er mai 1981, date de son décès. Il donne alors toute son énergie pour cet commune qui l’a vu naître, et pour le bien-être de ses habitants, et c’est la succession des réalisations qui firent de la Chapelle ce qu’elle est actuellement.

En premier lieu, l’adduction d’eau avec forage d’un puits, château d’eau et canalisations qui devrait permettre à tous les Chapellois de l’agglomération d’avoir l’eau au robinet en 165. Par la suite, des extensions devraient desservir la Fringale, la Maladrerie, les Rousseaux, l’Ouche-Moret.

Sur le plan voirie, nous lui devons le goudronnage de toutes les voies communales existantes, et la création des voies nouvelles : rue du Vieux Pavé, rue du Parc et ensuite son prolongement vers la rue du Vieux Pavé, formant la liaison entre la rue Amédée-Lureau et l’avenue Alain-Fournier. Enfin, la création, en 1979, de la déviation prévue en 1949, et devenue avenue du 18 juin 1940.
Toujours sur le plan de la voirie, il a été le réalisateur, par étapes, du réseau d’assainissement eux pluviales, actuellement existant sur l’ensemble de la commune, ainsi que de la pose des bordures de trottoirs rue Amédée-Lureau et avenue Alain-Fournier, avec pour une partie de cette dernière, création d’une piste pour piétons qui était destinée à faciliter notamment le trajet des enfants de la rue des Sablonnières se rendant en classe.
Les trottoirs furent aussi nettoyés et goudronnés et l’éclairage public entièrement rénové et étendu jusqu’aux limites qu’il connaissait en 1981.

Sur le plan de l’habitat, il fut l’artisan, dans l’ordre, de la première partie du lotissement de H.L.M. de la résidence de l’Oucherette, permettant ainsi la disparition des baraquements métalliques à usage d’habitation, du lotissement H.L.M. de la rue des Sablonnières et celui de quatre logements particuliers y attenant.
Par la suite, ce fut l’accord et la participation pour la création, avec « Le Chalet Idéal » de l’actuel lotissement de l’Oucherette, puis l’extension du lotissement H.L.M. de la résidence de l’Oucherette et, en dernier, le lotissement communal de la rue des Maisons-Neuves.

Pour les loisirs, ses principales réalisations furent la salle municipale et enfin la création du plan d’eau avec l’acquisition des terrains y attenant, pour permettre la construction d’un camping.

C’est également sous son autorité que fut acquis le premier camion communal, et le camion citerne des sapeurs-pompiers.

Sur le plan école, il fut à l’origine de la création de la classe maternelle.

Dans ses recherches pour maintenir la population active, ses démarches permirent l’installation de l’atelier de confection qui a fonctionné à titre d’essai pendant plus d’un an dans la grande salle de la mairie, avec de s’installer dans les bâtiments actuels construits avec participation de la commune pour certains aménagements, sur un terrain communal rétrocédé, et plus tard de faciliter l’installation des 3C par diverse opérations communales.

Soucieux de l’accueil de ses administrés, il a réussi l’aménagement intérieur de la mairie que l’on connaît actuellement.
Ses actions et ses interventions, toujours guidées par le souci du bien-être de ses administrés, furent déterminantes dans certains cas précis.

Construction de la gendarmerie notamment, maintien du service de la perception qu’on avait envisagé de supprimer à une certaine époque, et enfin maintien du bureau de poste cantonal qui, sans son obstination, n’aurait peut-être pas existé, la commune était menacée d’être rattachée à un autre bureau. Le maintien de ce service postal, que tous apprécient, a amené le commune à aménager le bureau de poste actuel dans les locaux scolaires qui ne contenaient plus qu’un classe en activité et à construire, dans l’ensemble Mairie-Ecole un bâtiment pour reloger cette classe.

Homme de cœur, il était toujours présent pour aider ses compatriotes, locaux ou cantonaux, du plus petit au plus grand, dans leurs démarches ou leurs démêlés avec l’administration, prenant une part active à leurs soucis, ce qui fait, qu’au décès de Pierre Blaise, il fut, en septembre 1961, élu conseiller général.
En conclusion, toute son œuvre au service de La Chapelle-d’Angillon peut trouver son explication dans cette seule phrase : « C’était un homme qui aimait profondément sa commune et qui se refusait à la voir mourir ».


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Rédigé par

Jérôme Tschill

Archiviste