Plan de Bourges par Nicolas de Fer (1703)

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Les échevins quittèrent l’Hôtel de Ville le 17 février 1666 pour les travaux d’installation de la manufacture car il leur fallait trouver aux frais de la municipalité : « une maison spacieuse bien éclairée et au belair ». En effet, le travail à l’aiguille fatigue fortement le yeux et nécessite une bonne lumière du jour et demande une grande propreté des lieux. L’hôtel des échevins était sans doute le seul bâtiment répondant à ces exigences pour abriter une manufacture de ce type. L’hôtel de ville avait été construit en 1488 à la place d’un maison brûlée, rue de Paradis à côté du collège. Adossé aux anciens remparts de la ville, devenu trop petit, il avait nécessité un agrandissement ; L’architecte Le Juge90 avait bâti une aile d’architecture classique en 1634 pour la somme de 4000 livres. Les dentellières s’installèrent à l’étage, la partie la plus éclairée, soit du bâtiment ancien ou du plus récent. Aucune précision n’est fournie à ce sujet. Comprenant le souci des élus de quitter leur bâtiment, M. Pluymers leur écrivait : « que cette difficulté leur semblera douce et le plaisir de voir des enfants capables de donner vie à leur père leur sera fort agréable91« .
Les documents concernant les dépenses engagées permettent d’indiquer 6 maîtresses dentellières, chiffre différent de celui indiqué dans le courrier, sauf à les imaginer deux par lit. Leur nom n’est pas indiqué, mais la liste des ouvrières nous est parvenue92. Le livre des comptes de la ville93 dans la rubrique « Deniers communs94, fait état en fin de l’année 1666 des dépenses concernant la modification intérieure du bâtiment pour l’accueil des maîtresses dentellières. Chacune d’entre elles réglée par le receveur de la ville, maître Jacques Archambaullt, se réfère à un ordre signé appelé mandement par le maire M. Gougnon et d’autres échevins95.
Elles s’établissent comme suit sur deux pages :
– « Marie Lefebvre pour un chalis garni de plumes, traversin, couverture de castalogne garniture de lit de serge jaune et deux fauteuils pour la somme de vingt dix livres.
– A Marie Dutartre vendeuse quarante et une livre pour vente de huit draps pour servir aux Damoiselles suivant le mandement du jour onze décembre 1666.
– Au nommé Calottre cent cinquante livres d’une part et quarante trois livres dix solz pour vente de deux lits garnis et six linceuls pour servir aux Damoiselles suivant deux mendemants du jour onze décembre 1666 et acqui pour tout.
– A la nommée Sassin, venderesse six vint et quinze livres pour vente de deux autres lits garnis pour servir auxdites damoiselles suivant le mandement dudit jour 11 décembre 1666 et acquitté.
– A la veuve Camard vingt quatre livres pour vente de bergame pour garnir la chambre des comptes à l’hôtel de ville où logent lesdites demoiselles suivant le mandement du jour onze décembre 1666 et acquitté.

– A la nommée Fortin venderesse seize livres seize solz pour vente de six chaises et une paire d’armoires pour logement des filles de la manufacture de dentelle suivant le bail et mandement du treizième novembre mil six cent soixante sic et acquitté.
– Audit Brefix vingt huit livres quatorze sols pour avoir fait un cabinet dans l’hôtel de ville suivant un et mandement du vingt deux décembre mil six cent soixante six et acquitté. »


90 Architecte.
91 Même courrier de M. Puymers.
92 En annexe.
93 CC.A.M. Bourges.
94 CC 44 année 1666 A.M. Bourges.
95 BB20 1666 A.M. Bourges.




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Rédigé par

Colette Guyon

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