Première église attestée en 1064 dans un acte du cartulaire de l’abbaye Saint-Sulpice de Bourges ;
nouvelle église édifiée vers 1464 à côté du château pour Marie d’Albret, deuxième du nom ;
édifice déplacé en 1608, à son emplacement actuel, à la demande de Maximilien de Béthune, duc de Sully
Vue extérieure de l’église
1605 Consécration de cette nouvelle église, en présence de Maximilien de Béthune
« Les efforts s’intensifient après la Contre-Réforme, au moment de la reconstruction de l’église de La Chapelle. Intentionnellement, on choisit un autre emplacement, à l’autre extrémité de la ville, ce qui est très rare (en effet, les reconstructions se font le plus fréquemment sur les anciens lieux).
L’historien La Thaumassière date de 1605 la consécration de cette nouvelle église, en présence de Maximilien de Béthune, duc de Sully qui avait vraisemblablement financé les travaux.
On plaça au-dessus du portail d’entrée la haute statue de l’ermite qui y figure encore. On mit dans la nouvelle église, une grande toile où saint Jacques figure en ermite-jardinier travaillant la terre avec sa bêche, et on diffusa largement les exemplaires d’une gravure semblable, images propres à séduire la population rurale.
De cette même époque encore doit dater l’aménagement de la grotte du moine au pied du mur du château, ultime témoignage, de l’existence de l’église primitive, près de « la fontaine Saint-Jacques » et près de la porte Saint-Jacques qui ouvrait sur la ville. »
Denise Péricard-Méa, Saint Jacques de la Chapelle d’Angillon Apôtre ou jardinier ? Librairie édition Guénégaud, page 27
L’église de La Chapelle-d’Angillon
L’église actuelle a été construite en 1606 par Maximilien de Béthune Duc de Sully. La tradition prétend que le seigneur avait voulu le clocher très bas pour ne pas entendre l’Angélus du matin. Érigée depuis le début du siècle, la gigantesque statue de Saint Jacques sur l’église du village, protège les Chapellois des orages violents.
Livre – Buhot de Kersers, Alphonse – Canton de La Chapelle-d’Angillon – La Procure
Ecclesia sancti Jacobi, 1064, Ecclesia Gilonis, 1349
Nous ignorons sous quel vocable fut fondée la chapelle de l’ermite Jacques et à quelle époque le culte de ce saint fondateur y fut introduit. Ce fut en tout cas bien avant 1064. L’église qu’il avait élevée et qui dut être, reconstruite par Gilon de Seuly, était sur la prairie entre la ville et le château. Nous n’en connaissons point de débris. Elle était sur un carré exhaussé, qui formait le cimetière et que l’on a abaissé, il y a cinquante ans ; on y trouva alors de nombreux ossements, maintenant encore le terrain y est resté noirâtre.
Cette église fut le siège d’un prieuré et d’une paroisse distincts, mais l’un et l’autre à la nomination de l’abbé de Saint-Sulpice. Les plus anciens prieurs que nous connaissions furent Humbertus 1075, Petrus, 1203, Euvrardus, 1243, Durand-Perin, 1493 ; le plus ancien curé, Humbert, 1284.
La Chapelle fut aussi un archiprêtré, dont nous avons trouvé les titulaires : Gaufridus, 1204, Willelmus, 1212.
L’église actuelle, construite comme nous l’avons dit, à la fin du XVe siècle, occupa un emplacement que l’on nommait le grand cimetière, au nord de la porte de Bourquanteau. Elle consiste en une simple nef rectangulaire à l’ouest, demi-octogone à l’est, longue de 30 m, large de 9 m 40 cm, voûtée d’un berceau de bois, à entraits apparents. La tour carrée au nord du pignon était, parait-il, plus élevée, au moins de flèche, avant la Révolution. Deux chapelles latérales existent aux côtés.
La seule décoration est celle de la porte d’entrée, accostée de deux pilastres ornés de niches à culs-de-lampe et à dais surmontés de pinacles. Au-dessus de cette porte est une haute fenêtre à belles moulures, aussi entre deux pilastres à niches terminés par de petites statues. Les rampants sont garnis de crochets à feuillages et se relèvent en un couronnement feuillu, qui va se perdre dans un cordon supérieur horizontal aussi à rinceaux. Deux écussons vides ornent les tympans. C’est à la fin du XVe siècle que sont en usage ces dispositions : façade des Carmes, porte de Sainte-Jeanne, à Bourges.
Une porte latérale à tympan d’arc aigu existe au nord.
La fenêtre du nord-est, au chevet, a conservé un vitrail qui représente le Christ en croix, nu avec une draperie ; au pied de la croix, à gauche, la Sainte-Vierge, à droite saint Jean ; au-dessus de la croix, l’écriteau INRI surmonté d’une colombe ; deux anges accompagnés d’autres plus petits et de têtes ailées recueillent dans des calices d’or le sang qui coule des mains ; un autre ange, au bas, reçoit le sang du côté. Le fond du vitrail est bleu ; le fond du paysage, bleu plus foncé, représente des montagnes et une ville du moyen-âge : les premiers plans sont verts ; le tout est assez grossier : rien de la renaissance. Est-il possible de le dater de 1605 ?
Cette église a été l’objet, il y a quelques années, de grandes modifications dues à M. le curé-doyen Torchon, et qui ont substitué des voûtes en brique aux lambris de bois.
Place de l’église en 1914
Le notaire logeait à droite. Le presbytère n’avait pas de porte à l’emplacement de celle qui viendra plus tard.
L’église vers 1950
L’abbé Arthème Blanchet
La nef
Vitraux
Le patrimoine des communes du Cher éditions Flohic
Page 331
CHRIST EN CROIX
XVIe siècle
Vitrail
Église Saint-Jacques
18060107
Antérieure à la construction de l’église actuelle, l’origine de ce christ est inconnue. Il appartenait peut-être à l’église primitive de La Chapelle-d’Angillon, détruite par les protestants en 1569.
Endommagé par le bombardement du 18 juin 1940, il a été classé et restauré par les Monuments historiques. Le Christ est représenté en croix avec, à ses pieds et à sa gauche, Marie, sa mère, et à droite, saint Jean. Trois anges recueillent le sang dans un calice, une colombe surmonte le sommet de la croix. Le soleil, la lune, des nuages, polychromes, complètent l’ensemble.
L’inscription « INRI », située au sommet de la croix, est décalée par rapport à l’axe de cette dernière.
(CI. M. H. 1943)
Dessins de l’église
Les restaurations des objets Saint-Jacques
Le retable
Saint Crépin = Crispinus
Ces deux saints sont, de par leur métier, patrons des cordonniers, mais aussi des gantiers, des bourreliers et des tanneurs. Ce sont deux frères. Les deux frères sont toujours mentionnés ensemble.
Fête le 25 octobre : À la Saint Crépin, les mouches voient leur fin.
Saint Crépinien = Crispinien = Crispinianus
Carnet de route du Lieutenant Henri Le Calloch du 1er mai 1915 au 19 janvier 1918
Page 116
Mais je m’étais fait, sans le chercher, un ennemi intime, cherchant, dans l’ombre des noirs piliers de l’église, à me nuire. C’était Charlic, chantre attitré à qui un mauvais plaisant était allé dire qu’après la guerre je le remplacerais.
Poussé par un vil sentiment, cet horrible rat de sacristie avait barboté la clef de l’harmonium et la cachait ; j’étais obligé de mettre en chasse toutes mes amies choristes. Finalement, fatigué, j’ai dû abandonner la partie. Et, cependant, n’était-ce pas particulièrement plein de douce jouissance que de faire fuir par quelques phrases de Manon les deux ou trois bigotes venant se mettre à l’ombre des discrètes chapelles ? Leur fuite éperdue me rappelait ce brave chanoine de Vaux me disant après des exercices semblables en compagnie des musiciens du 42ème colonial : Comme la musique sacrée est belle !… Sacré Charlic, va !
Les fonts baptismaux
1661
Pierre dure et cuivre
Ces fonts baptismaux sont creusés dans une pierre ovale d’un seul tenant, gravée de l’inscription « JB 1661 ». Cette pierre dont l’origine est inconnue, a été retrouvée abandonnée dans un jardin, au cours des années 1950, et installée dans le baptistère sur un socle de briques apparentes. Le couvercle en cuivre rouge martelé, surmonté d’un poisson, a été réalisé à la même époque par un artisan de Dun-sur-Auron, dont le nom n’est pas indiqué. Cette réalisation globale est du à l’abbé Bonneval, alors curé du lieu et inventeur la pierre. (en archéologie, l’inventeur est celui qui découvre.)