Léon Edouard HABERT est né le 19 avril 1914 au bourg de Concressault de Léon Edouard HABERT (né le 21/12/1883 à la Gaudière à Dampierre en Crot) et de Henriette GUIDET (née le 26 juillet 1890 aux Roys à Achères). Il y reste jusqu’en 1926 ou 1927.

Son grand-père maternel Henri GUIDET décède le 5 mai 1922 route de Romorantin à Aubigny-sur-Nère (né 6 rue du Charriot à Bourges le 21 septembre 1862, abandonné par sa mère puis sa grand-mère en 1870, il sera dès lors séparé de son petit-frère). Lieu de sépulture inconnu, peut-être à Argent sur Sauldre.

En 1928, il vit à la Croslaie à Villegenon, il y reste jusque vers 1940.

Le 12 mai 1929, naissance de son frère Pierre Gérard Joseph à la Croslaie à Villegenon (décédé le 10 mai 1997 à la Chapelle-d’Angillon et inhumé au même lieu). Il est baptisé le 23 mai 1929 à Villegenon, son parrain est son frère Edouard et sa marraine Marguerite NIQUIS future madame HABERT.

Le 30 janvier 1932, il assiste au mariage de sa sœur Jeanne Germaine Augustine (née le 25 avril 1909 à Concressault et décédée le 9 mars 1997 à Sainte Gemme en Sancerrois) avec Raymond Louis CHABIN (né le 16 décembre 1909 à Coullons et décédé le 19 juillet 1990 à Aubigny-sur-Nère) à Villegenon.

Le 22 septembre 1934, il assiste au mariage de son frère Henri Auguste (né le 14 juillet 1910 à Concressault et décédé le 20 juin 1975 à Vailly-sur-Sauldre) et Renée Marie Jeanne MOINDROT (née le 31 janvier 1916 à Villegenon et décédée le 21 novembre 2015 à Saint Amand Montrond) à Villegenon.

Il effectue son service militaire du 24 avril 1935 au 3 octobre 1936. Il est décrit dans sa fiche matricule comme ayant les cheveux châtains, les yeux bleus, le front découvert, le nez assez gros, le visage long et mesure 1m69. Il est nommé Caporal le 20 octobre 1935 au 94ème Régiment d’Infanterie.

Le 17 avril 1937, décès de sa grand-mère maternelle Valérie Apolline MAILLOT (née le 18 septembre 1865 au bourg d’Oizon), Chemin de la Défense à Aubigny sur Nère. Elle est inhumée le 19 avril 1937 au cimetière d’Aubigny sur Nère (la concession est situé dans la partie Aubigny-Village, massif 2, tombe numéro 9, concession numéro 897, monument en marbre ; la concession est reprise par sa descendante Marie-Thérèse LAURENSON jusqu’au 8 janvier 2052).

Édouard est appelé à l’activité le 24 août 1939 et arrive le même jour au corps.
Il arrive au front le 1er septembre 1939 au 95ème Régiment d’Infanterie et y reste jusqu’au 19 février 1940.

Henri GUIDET, son grand-père maternel, est fait prisonnier de guerre le 29 juin 1940 à Belval dans les Vosges puis interné au stalag IX C (9C) en Allemagne. Le camp est évacué face à l’avancée des soviétiques le 29 mars 1945. Il est déplacé vers l’ouest dans les marches de la mort qui durera jusqu’à sa libération par les alliés en mai 1945. Il revient en France le 16 mai 1945.

Le 19 février 1940 Édouard rentre à l’hôpital complémentaire arsenal Ribot à Saint Omer dans le Pas de Calais pour une appendicite. Il en ressort le 8 mars 1940 avec un congé de convalescence de 45 jours.
Il se rend au dépôt 52 affecté au 95ème Régiment d’Infanterie le 23 avril 1940 et reste en service intérieur jusqu’au 16 juin.

Édouard se marie le 25 mai 1940 avec Marguerite Jeanne NIQUIS (née le 31 octobre 1914 à Aubigny-sur-Nère et décédée le 24 décembre 2008 à Vailly-sur-Sauldre). Le témoin d’Édouard est Madame la Baronne Françoise de FUMICHON, née JACQUEMET, propriétaire de la Croslaie. Le témoin de la mariée est Monsieur Georges BOIN, Chevalier de la légion d’Honneur, débitant à Villegenon.

Du 16 au 25 juin 1940 Edouard retourne au front avec le 95ème Régiment d’Infanterie.
Du 26 juin au 21 septembre 1940 il est en service intérieur.
Il est démobilisé le 22 septembre 1940.
Le 24 janvier 1941, naissance de sa fille Anne Marie (surnommée Annick) à Ivoy-le-Pré.

De 1941 à 1965, la famille vit à Ivoy-le-Pré.


Edouard Habert rentre dans la résistance le 22 juin 1943 comme Caporal FFI.
Il est arrêté le 22 septembre 1943 par la Gestapo (Pierre Paoli et soldats allemands) pour camouflage d’armes parachutées.
Il est emprisonné au Bordiot du 22 septembre 1943 au 25 janvier 1944.
Du 25 au 29 janvier 1944, il est en transit à Orléans puis au camp de Royallieu à Compiègne. Il est considéré comme blessé à partir du 26 janvier 1944.

Le 29 janvier 1944, il part pour Buchenwald ou son matricule n°44222 est tatoué. Il y reste jusqu’au 13 mars 1944.
Le 13 mars 1944, il rejoint le camp de Dora, dépendant du Buchenwald, il y reste jusqu’au 4 ou 5 avril 1945. Le 3 avril 1945, le camp est bombardé par l’aviation anglo-américaine suite à une erreur d’interprétation ; le camp de prisonniers a été confondu avec un camp militaire. Sur les 4000 prisonniers, seul 400 survivent.

Le 4 ou 5 avril 1945, il rejoint le camp de Bergen-Belsen ou il sera libéré le 15 avril 1945 par les britanniques. Les SS ont quitté le camp le 13 avril après un accord de neutralisation passé avec l’armée britannique en raison du typhus.

Le 19 avril 1945, il est enfin autorisé à quitter le camp de Bergen-Belsen.

Après de l’attente dans un lieu indéterminé, il part avec la « mission française » dans un transport de retour vers la France à partir du 26 avril 1945, organisé dans des camions puis en train.
Le 30 avril 1945 à 11h30, il arrive en gare de Bourges.
Il ne rentre chez lui que le 19 octobre 1945.


Le 20 avril 1948, naissance de son fils Bernard à Ivoy-le-Pré.

Le 22 avril 1948, il est réformé temporaire de l’armée pour les symptômes suivants : syndrome psychasthénique, céphalées frontales, dépression psychique intermittente, fatigabilité cérébrale rapide, troubles de la mémoire, du sommeil avec cauchemars, de l’humeur et du caractère, vertiges avec chutes ; séquelles légères de pleurite droite, diminution du murmure, poids 60kg, radio : légère exagération des ombres hilaires ; considérations négatives en ce qui concerne des séquelles de paratyphoïde.

Le 30 août 1949, naissance de son fils Jean-Yves Pierre à Ivoy-le-Pré (époux de Véronique), décédé le 12 août 2020 à La Rochelle.

Le 13 août 1950, décès de sa grand-mère paternelle Esther Eléonore TORTRAT (née le 14 juin 1861 à Concressault), route de Bourges à la Chapelle-d’Angillon, elle est inhumée le 15 août 1950 au cimetière de Concressault par le curé de Villegenon. Elle repose dans la concession à perpétuité n°136 qu’elle a fondée le 22 mai 1937. Il s’agit peut-être de la concession temporaire de son mari Louis Auguste HABERT (né le 3 décembre 1858 à la Corbaillerie à Sury-ès-Bois, décédé le 8 mars 1899 à la Saulois à Concressault) ou nouvelle concession avec dépôt des restes de son mari.

Le 14 juin 1952, naissance de son fils Dominique à Ivoy-le-Pré.

Le 16 juin 1958, il est réformé définitivement de l’armée pour polyarthrite chronique, arthrite du genou droit avec raideur marquée ; arthrite de l’épaule droite avec raideur moyenne ; lombalgies avec réaction sciatique bilatérale ; édentation partielle avec un coefficient de mastication inférieur à 40%, syndrome asthénique des déportés, troubles de la mémoire, de fixation, céphalées quotidiennes, insomnies partielles, cauchemars fréquents, irritabilité, tendances revendicatrices (sur-expertise), troubles digestifs avec douleurs post-prandiales au creux épigastrique, entérocolite, selles molles et glaiseuse accompagnées de coliques, dyspepsie, ptose stomacale, troubles fonctionnels cardiaques neurotoxiques, crises de tachycardie d’effort, sinusite du maxillaire à droite avec sinus voilé en diaphanoscopie et fistule dentaire au niveau de la canine, légère hypoacousie, varices, séquelles légères de pleurite droite, légère myopie bilatérale. En 1963, il a développé en plus du scléro-emphysème avec diminution de l’ampliation thoracique et diminution du murmure vésiculaire plus marquée à la base droite, des troubles urinaires et allègue une pollakiurie avec signes de cystite.

Le 2 février 1963, son frère Pierre se marie avec Denise Mauricette Léger (née le 9 septembre 1938 à Villegenon, décédée le 3 février 2015 à la clinique Guillaume de Varye à Saint Doulchard) à Villegenon.

Le 14 février 1964, décès de son père Edouard à Maison-Thou à Ivoy-le-Pré, il est inhumé le 16 avril 1964 dans la concession de ses parents. La messe d’obsèques a lieu à Concressault.

En 1965, la famille quitte le Fond de Vailly à Ivoy-le-Pré pour rejoindre Barlieu.

Le 15 novembre 1966 un décret est passé avec citation à l’ordre du régiment pour décoration de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme. A ce titre il reçoit un traitement.

Le 17 juillet 1967, décès de sa mère Henriette GUIDET à la Savatterie à Ivoy-le-Pré, elle est inhumée avec son mari le 20 juillet 1967, la messe d’obsèques à lieu à Concressault.

Par décision du 29 janvier 1969, il est décoré de la Croix du Combattant Volontaire 1939-1945.
Le 11 mai 1975 il reçoit la médaille de la Croix de la Légion d’Honneur avec le grade de Chevalier suite au décret du 3 décembre 1974. Il est décoré par Mademoiselle Albanie DUMONTEIL, Officier de la Légion d’Honneur.

Le 20 juin 1975, décès de son frère Henri à Vailly-sur-Sauldre.

Le 9 décembre 1976, il décède à Barlieu ou il est inhumé.

Il ne manquait pas les commémorations :

– celle du 11 novembre, à cause du décès de son oncle Joseph Hippolyte (né le 25 avril 1889 à la Dégaine à Villegenon). Soldat au 134ème Régiment d’Infanterie, il reçoit une première blessure le 30 mai 1915. Mort pour la France à 27 ans, le 4 août 1916 à Fleury-devant-Douaumont, pour reprendre le village. Il décède des suites de ses blessures, et est inhumé à Fleury-devant-Douaumont. Il est inscrit sur le monument aux morts de Concressault. La transcription de l’acte est faite à Concressault le 9 août 1916.

Son père a également combattu du 11 août 1914 au 26 octobre 1915, date à laquelle est réformé.

– celle du 8 mai, bien qu’elle ne fût pas jour férié à cette époque, tant pour son combat auprès de ses compagnons d’armes que pour sa déportation.


Extrait du discours-hommage d’Antoine Fleuriet, Maire de Concressault, lors d’une cérémonie le 8 novembre 2025 à Concressault, dans l’ancienne salle de classe devenue salle culturelle :

« …Vous comprendrez que j’ai aussi une pensée très émue envers les enfants d’Edouard HABERT originaire de Concressault, habitant de Barlieu déporté d’abord à Buchenwald et libéré du camp de Bergen-Belsen, situé proche de Hannovre en avril 1945. Il portait le matricule 44222, avait 31 ans à son retour et s’est éteint à Barlieu en 1976.
Dans cette même salle, notre ancienne école, au début des années 1960, alors que le 8 mai n’était pas férié, on s’étonnait que les fils HABERT ne venaient pas en classe ce jour-là. Tout simplement car il s’agissait de la journée de la déportation qui restait pour nous très jeunes écoliers, dans le contexte de l’époque, une notion très abstraite.
C’est la raison pour laquelle, ce travail de mémoire nous semble fondamental, voire indispensable et que leur présence était très vivement souhaitée. Tout simplement parce que nous leur devions. 
C’est aussi cela le Souvenir Français »

Matricule 44222 à Mittelbau-Dora

Léon Edouard Habert, dont le prénom usuel est Edouard, est né le 19 avril 1914 à Concessault (Cher). Durant la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé en 1939-1940, comme caporal au 95è régiment d'infanterie. Il peut rentrer dans ses foyers au mois d'août 1940. 
Marié à Marguerite Niquis, il est père d'une petite fille Anne-Marie, née en 1941. Il exerce la profession d'agriculteur dans la ferme Les Fontaines, située à Ivoy-le Pré, près de la Chapelotte, où il est domicilié. Selon lui, il ne fait partie d'aucun groupe de résistance mais participe au camouflage d'armes parachutées à proximité de son exploitation.
Le 22 juin 1943, Edouard Habert est arrêté par la Gestapo avec Marcel Pastout, Eugène Vallet (44221) et Roger Lescours, propriétaire de bâtiments d'exploitation, près de la route d'Aubigny-sur-Nère à la Chapelotte, à l'autre extrémité du village.
D'abord incarcéré à Bourges puis le 11 octobre à la prison Eugène-Vignat d'Orléans, Edouard Habert se trouve dans la même cellule qu'Andrès Pontoizeau de Bourges (38475) qu'il reverra à Dora. Le 20 janvier 1944, il est transféré au camp de rassemblement de Royalieur à Compiègne dans l'Oise, sous le numéro 24351.
Du Frontslalag 122, Edouard Habert est déporté le 27 janvier 1944, dans un convoi de plus de 1 500 prisonniers vers Buchenwald où il arrive le 29 janvier. Dans la nuit froide, sous les coups et les hurlements des SS, il est conduit au "petit camp" pour une désinfection totale dans une organisation bien rodée. La déshumanisation peu commencer :

https://www.memoiredeshommes.defense.gouv.fr:443/ark:40699/m005a29443f75dab.moteur=arko_default_66fa612acbc0d

Rédigé par

Mattieu Habert

Conseiller municipal de Méry-ès-Bois