Edme, Marie, Boiché alias Gérald

Il est né le 6 août 1921 dans l’Ain, et vit à Paris avant de rejoindre le département du Cher
• Cantonnement : le Gué Berneau
• Chef du groupe Jacques Cœur (Maquis d’Ivoy)
Organisation de Résistance : Réseau Tolbiac, FFI du Cher-Nord (lieutenant)
Arrêté en septembre 1943, évadé, il va réussir une mission d’échanges de prisonniers le 26 août 1944
Décédé le 25 avril 1995 – Bourges, à l’âge de 73 ans


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F.F.I. Cher-Nord
Maquis d’Ivoy
26 août 1944

Tous les trois sommes heureux et mettons peu de temps pour rallier le P.C. du Commandant Colomb puis, c’est la détente. Nous filons au château de la Verrerie, où les grands-parents du Lieutenant Bertrand nous offrent à dîner. Tout va bien jusqu’au dessert (une pomme dans une assiette, avec un couteau et une fourchette). Pilou me regarde d’un air interrogateur ; je suis son regard : dans la pièce à côté, un magnifique billard.

Se tournant alors vers monsieur de Vogüé, j’entends notre parisien de Belleville, avec son accent inimitable, « Monsieur, je ne sais pas comment on mange une pomme avec un couteau et une fourchette mais je vous prends au billard ».

Plus tard, beaucoup plus tard, j’ai appris que notre archevêque Monseigneur Joseph Lefebvre était intervenu auprès des autorités d’occupation, que les pourparlers avaient abouti par un échange de prisonniers.

Bien des drames, bien des situations fort délicates (rappelez-vous Saint-Amand-Montrond) trouvèrent solution sur l’intervention de notre archevêque. Aujourd’hui, après bientôt cinquante ans, on est tout étonné que les autorités locales n’aient pas encore trouvé le moyen de perpétuer le souvenir de cet homme courageux qui, avec persévérance et discrétion sut lutter jusqu’à l’extrême pour sauver bien des vies.

Commandant Colomb  : Arnaud de Vogüé
Lieutenant Bertrand : Antoine de Vogüé
Guy : Guy Olayat
Vengeur : Guy Truchot
Pilou : Pierre Montillier
La tondeuse : Jean Boulanger
Gérald : Edme Boiché

P.S. D’Yves Bommelaer :

Le 27, août, lors du fait d’armes d’Antoine, raconté par Edme Boiché dans l’annexe 1, j’avais rédigé une lettre que Boiché devait remettre aux Allemands pour leur expliquer que s’ils ne libéraient pas le « Leutenant Graf de Vogüé » et ses deux camarades, les dix prisonniers allemands que nous avions seraient fusillés sans délai. Quand j’ai vu Antoine revenir avec ses deux compagnons, j’ai été convaincu que ma lettre avait été très persuasive. Mais j’ai appris récemment que parallèlement Madame de Vogüé, la maman de Pierre et d’Antoine, revêtue de son uniforme de la Croix Rouge, et appuyée par l’Archevêque de Bourges, avait été reçue par le Général allemand qui commandait la place, au moment où son fils Antoine était présenté à la population de la ville comme spécimen de « Terroriste ». L’intervention de l’Archevêque auprès du Général a sans doute été plus efficace que ma belle lettre que personne n’a sans doute eu le temps de lire.


1 – Souvenirs d’Edmé Boiché – L’affaire d’Antoine de Vogüé alias lieutenant Bertrand
2 – Souvenirs d’Edmé Boiché – L’affaire d’Antoine de Vogüé alias lieutenant Bertrand
3 – Souvenirs d’Edmé Boiché – L’affaire d’Antoine de Vogüé alias lieutenant Bertrand
4 – Souvenirs d’Edmé Boiché – L’affaire d’Antoine de Vogüé alias lieutenant Bertrand
5 – Souvenirs d’Edmé Boiché – L’affaire d’Antoine de Vogüé alias lieutenant Bertrand


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Rédigé par

Constance de Lassence

Fille d'Antoine de Vogüé alias Lieutenant Bertrand
Flûtiste traversière