Capitaine Louis Ernest Eugène Deluzier
Informations militaires et Résistance
Conflit : 1939-1945
Grade, unité : Capitaine – [Résistance] – Résistance – F.F.I. Forces Françaises de l’Intérieur
Complément : Cher Nord – Maquis Louis
Les Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.) sont le résultat de la fusion, au 1er février 1944, des principaux groupements militaires de la Résistance intérieure française qui s’étaient constitués en France occupée : l’Armée Secrète (gaullistes), l’Organisation de Résistance de l’Armée (giraudistes), les Francs-Tireurs et Partisans Français (communistes)… À l’issue de la libération de la France, de nombreux éléments F.F.I. seront intégrés dans l’armée française régulière.
Autres informations militaires : Chevalier de la Légion d’Honneur avec citation à l’ordre du corps d’armée – Croix de guerre 39-45 « Volontaire de la Résistance, chef de Maquis dans le Cher-Nord.
Remarquable organisateur et entraineur d’hommes. A attaqué le 2 septembre 1944 un convoi ennemi motorisé stationné aux abords de Mery-es-Bois. A trouvé la mort au cours de cette action »
Décorations
Naissance
Date : 26/12/1917
Département : 75 – Paris
Commune : Paris 13
Situation familiale : Fils de Marguerite Renée DELUZIER
Décès
Date : 02/09/1944 (26 ans)
Département : 18 – Cher
Commune : Méry-ès-Bois
Lieu, complément : Haut Guilly En savoir plus…
Genre de mort : Tué à l’ennemi
Mention Mort pour la France : Oui
Inhumation
Département : 18 – Cher
Commune : Méry-ès-Bois
Lieu : Cimetière communal
Autres informations
Fait prisonnier en mai 1940 – Trois tentatives d’évasion, puis évadé du Stalag 1B de Königsberg en mai 1943 – Rejoint la France et la clandestinité en septembre 1943 – Chef du maquis Louis (pseudo : capitaine LOUIS) intégré au 1er Régiment Populaire du Berry – Tué au cours d’une embuscade le 02/09/1944
18 – Méry-ès-Bois – Stèle commémorative – par Pascale FOUCHER
18 – Méry-ès-Bois – Monument aux Morts – par Fleur CURTIL
18 – Vierzon – Plaques commémoratives lycée Henri Brisson – par Jérôme CHARRAUD
Mai 1944
Un dimanche après midi, papa nous entraîne dans le chemin puis le bois de la Meillère. C’était surprenant, car jamais nous n’allions par-là.
A un endroit, nous entendons des bruits de branches cassées, et voyons des traces d’un feu récent et de repas. Il nous dit : « n’allons pas plus loin, il y a quelqu’un » Ce n’était pas le hasard qui nous amenait là, il avait du recevoir des informations.
Quelques jours après, Danielle, la petite fille de Madame Chène, le café tabac en face de la boutique, très dégourdie pour ses deux ans me dit « Hier, chez mémé, il y avait un monsieur tout noir, pas débarbouillé ».
C’est comme cela que nous avons appris que l’instituteur, le coiffeur Cyprien et d’autres allaient ravitailler des parachutés dans les bois proches. Jusqu’alors, nous savions seulement que les FFI occupaient les bois d’Ivoy le pré. Nous entendions parfois des circulations de camion la nuit.
C’était des FTP basés du coté de Vouzeron qui se déplaçaient pour récupérer des parachutages sur les Renaudières, prés de l’étang du bois et de la route de Bourges.
Il faut préciser que depuis avril 1943, les Allemands avaient déserté nos campagnes pour le front russe. Par la suite, les chemisiers de soie de parachutes sont devenus à la mode… cela a été le cas de Micheline Jarry, entre autre.
"Durant la nuit du 31 août au samedi 1er septembre, sous nos fenêtres, nous entendrons passer à pied des milliers de soldats allemands qui répétaient en lisant le panneau Michelin situé au carrefour : « Henrichemont, drat zein (13) kilomètres…
Dans la matinée, nous entendons de nombreux coups de feu dans le lointain… Les allemands sont dans tous leurs états… Vers midi, un canon est même mis en place au carrefour devant l’égllise en direction des places…
Papa les observe depuis la fenêtre, nous sommes apeurés. Monsieur Gaucher, de la Patache qui descendait en vélo est pris en otage et sera libéré à la sortie du bourg par des allemands craignant de tomber dans une embuscade. Dans l’après-midi, nous apprenons que lors d’une embuscade au Haut Guily, sur la route de Neuvy, plusieurs de leurs soldats ont été tués. Le capitaine Louis de la Résistance aussi.
Avec le vent de la défaite, c’est surement ce qui expliquait leur nervosité."
Le Capitaine Louis
Extraits relatés sur :http://alainbesson223.l.a.f.unblog.fr/
« Vers le 8 Juin, à Bué, Charpentier. (Capitaine LOUIS. Commandant les F.F.I. du Sancerrois) présentait à Murât deux habitants de Menetou-Salon qui désiraient entrer dans la Résistance. L’un d’eux Marcel MARY (le Chouan) était prêt à diriger un maquis. L’autre Roger BARDY (le Berrichon puis Berry) désirait constituer un groupe, de réserve. Murât les retrouva avec Meneo vers le 12 Juin à Saint-Martin d’Auxigny.
De là après avoir pris un contact qui devait s’avérer précieux avec Pierre NOIRISSET, boucher de l’endroit, ils allèrent repérer un emplacement pour maquis en forêt de Ménetou. Ils en trouvèrent un excellent près du Bois Solivier, et le 15 Juin, le groupe Sébastopol s’y installait. »
« Vers le 15 Juillet à un emplacement choisi quelque temps auparavant par Berry et Bertrand (Antoine de VOGUE, alors agent de liaison de Colomb) près du « Gué de la pierre » en pleine Forêt d’Ivoy, s’installait le groupe 18 Juin 1940. Il devait être rejoint le 24 Juillet par le groupe « Tunis » (ainsi nommé en raison de la brillante victoire française de 1943) commandé par Gonnessat dit Franck.
Ces deux groupes furent les premières pierres de ce qui allait bientôt être fameusement connu sous le nom de maquis d’Ivoy. »
« Comment recrutez-vous vos hommes ?
Comment pouvait-on rentrer au maquis ?
Comment étiez-vous sûrs des nouveaux arrivants ?
Que de fois cette question a-t-elle été posée ?
Avoir du monde, avoir du monde sûr. Eprouver ce monde. Lui donner une formation rudimentaire. Voilà les buts de l’organisation du recrutement et du camp de triage.
Dans chaque village (tout au moins dans le Sancerrois) les Chefs du groupe de réserve connaissaient parmi leurs hommes ceux qui désiraient rejoindre immédiatement.
D’autre part ces derniers qui avaient des camarades dans ce cas, en prévenaient leur chef. Celui-ci n’avait plus qu’à diriger sur le maquis.
Lorsque le maquis était à proximité, tout était facile. Le chef lui-même prenait rendez-vous avec le commandement du maquis. C’est ainsi que de Saint-Martin, Pierre Nourrisset et le docteur Delamare. de Menetou-Salon ; le Commandant Jean-Baptiste Magnon (délégué des F.T.P.F. pour le Cher-Nord) Marcel Guillaudeau et Marcel Salmon amenèrent de nombreux volontaires. »
« Mais lorsque le maquis était trop éloigné ?
Chaque semaine Murât établissait un mot de passe (ce fut pendant la première semaine : « Le ciel est bleu ») et le faisait connaître aux chefs de groupes de village. Il leur donnait en outre le point où envoyer leurs candidats (ce fut pendant longtemps la ferme de Monsieur Bonnet à Parassy).
Le volontaire arrivait à la ferme de Parassy donnait son mot de passe. On le logeait, le nourrissait et à la nuit Eugène Bonnet ou Joannès. Ceux de Ménetou Salon (qui en coucha un certain nombre dans son grenier) le conduisait au camp. »
« Mais où les amener ?
On ne pouvait sans désordre les amener dans un groupe constitué. Ces groupes avaient leur effectif au complet et pas d’armement en surplus. Aussi un vaste camp avait-il été aménagé dans les bois près de la ferme des Fontinettes non loin de Menetou-Salon. Là au fur et à mesure des arrivées on formait les groupes, les entraînait, les armait, les baptisait, puis on les envoyait dans telle ou telle partie du département. »
« Pendant une première période, jusqu’à la fin de Juillet, Murât avait dirigé seul tous ses groupes. Il envoyait des ordres par agent de liaison, allait passer quarante-huit heures ici, vingt-quatre heures là, exécutant des opérations avec les maquis. Il revenait à dates fixes à Bué où il avait son P.C. Là l’attendaient les messages des groupes, les ordres de Colomb qu’il voyait aussi souvent que possible dans ses repaires de Boulleret, Savigny* en-Sancerre ou Ménetou-Ratel. Mais avec sept groupes, soit, près de cent cinquante hommes en comptant le camp de triage, avec des points aussi éloignes que Crézancy, Villequiers, Ivoy, Allogny et Ménetou la tache devenait plus rude, d’autant plus que tous ces voyages se faisaient à bicyclette.
Aussi Murât prit-il Berry comme adjoint ce qui le soulagea d’une part du travail. »
« Lorsque des maquis furent installés dans la zone de Ménetou – Allogny le Docteur Louis Delamarre de Saint-Martin d’Auxigny se mit à leur entière disposition.
Un code avait été établi. Comme le Docteur attendait un héritier (qu’il devait appeler Yves-Maquis) il fut surnommé « Vieux Papa » et au téléphone un blessé devenait « un accouchement urgent pour « Vieux Papa ». De jour et de nuit le « Vieux Papa » était sans cesse dérangé. »
Parmi les groupes constitués avant ou après le 6 juin citons : le maquis de Maupioux, qui deviendra maquis de Verneuil puis groupement Hubert, la compagnie Chevrin (installée près de Lignières), les compagnies Morillon, Charlin formant le bataillon Gabriel Péri du groupement Hubert.
Dans le sud toujours, va se cacher en forêt de Meillant la compagnie du 1er mai. Les maquis FTP de Roland Champenier sont passés dans la Nièvre, Jean Vaireaux (« Bourdiche ») resté dans le Sancerrois constitue un groupe de guerre avec notamment des prisonniers de guerre malgaches puis il passe lui aussi avec ses hommes dans la Nièvre.
André Lemaire (« Capitaine Daniel ») a constitué également dans le Sancerrois un maquis : la compagnie de l’Indomptable. Parmi d’autres groupes FTP : la compagnie Godard (entre Saint-Georges-sur-la-Prée et Dampierre-en-Graçay), laquelle se prépare à libérer Vierzon, la compagnie Wolfer (Genouilly-Graçay-St-Georges-sur-la-Prée).
A Méry-es-Bois la compagnie Chardin, à Allogny la compagnie Balthazar, sans oublier le groupe des Lions, unité de sabotage très mobile. S’y ajoute une compagnie de Guérilleros (Républicains espagnols).
L’ensemble de ces unités (2300 hommes à la Libération constituent le 1er Régiment Populaire du Berry).