L’auteur, Nicole Ovaere-Raudet, explique les motivations financières et économiques ayant amené Louis XIV et Colbert à créer des manufactures de dentelle, dont celle de Bourges. Ensuite l’histoire de chaque manufacture est expliquée.
Une dernière partie tire les conséquences de ces créations.
86 pages 21 x 29 nombreuses illustrations de dentelles.
Préface de Madame Nathalie Galliot, Conservatrice des Archives Municipales de Bourges.
EAN13 : 9782905445490
ISBN : 978-2-905445-49-0
Éditeur : DU CGH-B
Date de publication : 1 juillet 2018
Nombre de pages : 86
Dimensions : 29,5 x 21 x 0,7 cm
Poids : 440 g
Langue : français

Identifiants, prix et caractéristiques : ISBN 978-2-905445-49-0 (br.) : 22 EUR
Identifiant de la notice  : ark:/12148/cb454979702
Notice n° :  FRBNF45497970


La dentelle n’existe pas avant le 16ème siècle. L’origine de la dentelle serait turque avec les Oya qui sont des enfilades de nœuds. Avec l’arrivée des Ottomans la technique passe à Gênes et à Venise. S’il existe deux types de dentelle, au fuseau et à l’aiguille (le crochet, la frivolité ne sont pas considérés comme une dentelle), Nicole Ovaere-Raudet nous parle essentiellement de la dentelle à l’aiguille (passement).

Au 17ème siècle, la mode de la dentelle devient une folie.

En France, à la suite des guerres de la Fronde, la situation financière est précaire. Il devient important pour les gouvernants d’éviter la fuite de l’or hors des frontières. Trois produits sont particulièrement surveillés : les armes, les miroirs et les dentelles.

Colbert choisit une autre voie : il créé les manufactures de dentelle en 1665-1666. Ces manufactures ont le monopole de la vente de dentelle en France, l’importation de l’étranger est interdite (cette interdiction est difficile à faire respecter car les commerçants veulent au moins écouler les stocks existants). Accessoirement, ces manufactures ont pour but de concurrencer Venise et les Flandres ainsi que d’occuper les sujets français !

A Bourges, la manufacture s’implantera dans l’Hôtel des Echevins (actuel musée Estève). Madame Maréchal sera Maîtresse dentellière.

Les filles sont incitées à venir travailler dans ces manufactures où elles sont payées, ce qui représente une rupture majeure avec le mode de travail de l’époque qui se réalise à domicile. Cependant, la résistance est forte : d’abord, ces filles ne peuvent plus tenir la maison et faire les tâches qui leur incombent, et puis il devient difficile de trouver des bonnes et puis aussi, toutes ces filles dans un bâtiment fermé sous la direction d’un homme…

Elles seront néanmoins une soixantaine à Bourges et jusqu’à 300 à Auxerre ou à Reims.

La fabrication d’une dentelle requière dix opérations mais chaque dentellière est spécialisée et ne réalise qu’une seule opération. La division du travail permet de mieux conserver le secret. Le choix de Bourges, qui n’a pas de tradition dentellière particulière, s’explique par sa position géographique entre Aurillac et Alençon où sont probablement réalisées les opérations les plus délicates.

La technique est très longue à acquérir pour trouver le bon geste. C’est ce qui justifie la durée du monopole de 9 ans et correspond à la période de formation des apprenties. Au bout des 9 ans, le monopole n’est pas renouvelé, les apprenties formées dans les manufactures essaiment dans les ateliers privés. A Bourges, les échevins récupèrent leur palais en 1677. Pendant ces 9 ans, ces filles auront appris la meilleure technique, le soin et la propreté apportés dans la réalisation.

Le résultat est la création du « point de France » (par opposition au point d’Angleterre) qui devient la dentelle la plus recherchée et la plus luxueuse. C’est une maille picotée hexagonale, très souple mais qui nécessite une journée (de 10h) pour réaliser 2 cm2 de dentelle !
Aujourd’hui le point de France se perpétue à travers le point d’Alençon qui vient d’être inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco. Cette continuité sur tant de siècles doit beaucoup aux Sœurs de la Providence d’Alençon qui ont perpétué la tradition même si la qualité du lin d’autrefois n’existe plus et si les aiguilles disponibles ne sont plus aussi fines.

Actuellement il existe deux ateliers nationaux : l’un à Alençon pour la dentelle à l’aiguille, l’autre au Puy- en-Velay pour la dentelle au fuseau (plus tourné vers le contemporain).Rattachés au Ministère de la Culture, ils œuvrent  dans le cadre du Mobilier National.

Nicole Ovaere-Raudet nous a beaucoup parlé de la dentelle à l’aiguille, elle montre aussi sa déception face à la situation actuelle de la dentelle au fuseau. De nombreux groupes se forment mais le niveau de l’enseignement y est très faible et le dessin n’est pas enseigné.


Livre – La dentelle à l’aiguille par Claude Villeneuve
Dentelle – Le point de France à l’aiguille 1665-1675
Dentellière et coiffes berrichonnes
Les coiffes traditionnelles berrichonnes – La carrée de La Châtre


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Rédigé par

Colette Guyon

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