Comice agricole d’Aubigny
Concours de La Chapelle-d’Angillon
Comice agricole 16 août 1927 – La Chapelle-d’Angillon – I
Comice agricole 16 août 1927 – La Chapelle-d’Angillon – II
Comice agricole 16 août 1927 – La Chapelle-d’Angillon – III
Comice agricole 16 août 1927 – La Chapelle-d’Angillon – IV
Comice agricole 16 août 1927 – La Chapelle-d’Angillon – V
Comice agricole 16 août 1927 – La Chapelle-d’Angillon – VII
Comice agricole 16 août 1927 – La Chapelle-d’Angillon – VIII
Satisfaction vous a été accordée, souligne M. Plaisant, puisque par trois fois le Parlement, malgré l’insistance du Ministre du Commerce, a repoussé le projet, dans toute autre industrie, en raison des risques du métier. Combien ces risques sont lourds, ceux-là peuvent le dire qui connaissent le métier. La pénible expérience ! Et comme elle se renouvelle souvent !
Cette année encore, il a fallu la subir. A la mi-juin, les espérances étaient magnifiques ; toutes les récoltes en terre promettaient d’excellents rendements ; et le cultivateur pouvait s’attendre à voir largement récompensé son patient et confiant labeur…
Des pluies intempestives, des orages presque ininterrompus, on déjoué ses calculs et brisé ses espoirs. Les fourrages se sont gâtés et, corollaire habituel, les cours du bétail ont sérieusement fléchi. Les blés et les avoines furent couchés, et à la diminution de valeur du grain s’ajoutent les ennuis et les frais d’une moisson difficile. Les pommes de terre se mirent à pourrir, et l’on dut les arracher en hâte. Quant à la vigne, le tableau serait incomplet si je ne mentionnais son désastre.
Et voilà comment, pour des causes naturelles sur lesquelles nous n’avons pas de prise, une année qui s’annonçait bonne est devenue une année mauvaise. Pourtant, les mêmes soins avaient été donnés à la terre ; la même attention avait été portée au choix des semences ; les engrais et les insecticides avaient été répandus avec la même conscience que jamais : de cette coûteuse préparation de la récolte rien n’avait été négligé.
Pour supporter de telles déconvenues, aussi pénibles pour le moral que pour la bourse, il faut vraiment une âme bien trempée ! Et si l’on ajoute aux vicissitudes de la nature les difficultés croissantes de la main-d’œuvre, le poids toujours plus lourd des impôts, les austérités de la vie rurale, comment s’étonner qu’à la longue le courage faiblisse, et que tant de paysans désertent les champs avec l’espoir de trouver ailleurs une existence plus facile et des gains plus réguliers. Savent-ils bien tout cela, ceux qui, systématiquement, dénigrent les agriculteurs ? Et ne voient-ils pas que si les circonstances, parfois, se montrent envers eux plus favorables, il n’y a pas lieu de les jalouser : ce sont des faveurs chèrement payées.
Si vraiment, comme tout le monde l’affirme, la prospérité de l’agriculture est nécessaire à la vie de l’humanité, il importe donc que, dans tous les pays, elle soit l’objet des préoccupations constantes des pouvoirs publics, responsables du bien-être de la nation. En France, nous avons plaisir à le constater devant leurs représentants, les Pouvoirs publics ont beaucoup fait pour l’agriculture depuis un demi-siècle. Les lois qui ont créé et encouragé les Syndicats professionnels, organisé le crédit mutuel et la coopération, facilité l’assurance mutuelle contre les risques de la profession, développé l’enseignement agricole, répandu l’électricité dans les campagnes, ont mis entre les mains des agriculteurs des moyens d’améliorer leur condition et de suivre à leur tour les progrès du bien-être. Mais toute cette œuvre serait vaine, si, après avoir encouragé l’effort du cultivateur, on semblait, par des mesures contraires, survivance du temps de guerre, vouloir lui en marchander le prix.