Bourges n’était pas nommée dans l’édit de 1665, mais les directeurs parisiens avaient toute latitude de créer d’autres bureaux selon la nécessité de l’organisation du travail. Bourges n’avait aucune tradition dentellière notable, malgré une longue tradition lainière et drapière, ce fut sa situation géographique qui incita Colbert à accepter ce choix, après bien des hésitations :

Le 9 juillet 1666, Monsieur Meynard, intermédiaire chargé par les directeurs de l’installation des manufactures de Point de France, établit des contacts avec le maire le Chevalier Gougnon et les échevins :

Prince Armand de Bourbon-Conti, né Condé
"La ville  estant  le sentre du royaume… il serroit envoyé des vénitiennes ou flamandes en nombre suffisant pour apprendre à toutes les filles… et aussi de travailler à l'assemblage des ouvrages venant d'Aurillac, qui eu lieu de les envoyer à Alençon, Reims, Sedan et autres lieux, on les rendroient en leur perfection à Bourges…"

Cette situation faciliterait les échanges avec Alençon et Aurillac centres renommés du moment pour les dentelles.77
Les échevins répondirent rapidement et favorablement. Les directeurs M. Jean Pluymers et Paul de Marcq écrivirent le 19 juillet 1666 à M. Meynard :

"… plusieurs villes plus proches que cele la de Paris nous ont envoyé faire des instance pour avoir nos establissements ; mais quoi que cele de Bourges soit plus éloignée : Veu l'offre de Messieurs les Magistrats de nous fournir 300 filles et de loger commodément les maîtresses qui instruiront. Nous tournons nos pensées de ce côté là. Vous leur ferez savoir, s'il-vous-plaît, qu'il seroit nécessaire de choisir un maison spacieuse, bien éclairée et au bel air… ".

Dans le même courrier, suivent les conditions de travail des ouvrières :

"… L'instruction de ces filles qui dans six mois pourroient se rendre capables de travaille parfaitement de mesme qu'elles ont fait à Reims, à Auxerre et ailleurs, après quoi elles travailleront chacune chez soy et on les paiera selon la perfection de leurs ouvrages ; ce qui bannira l'oisiveté de leur ville et y apportera l'abondance".

77 HH20 A.M. Bourges.



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Rédigé par

Colette Guyon

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