843 – Partage de l’empire de Charlemagne au traité de Verdun
Robert le fort – 815-866
848 – Robert le fort au service de Charles II le Chauve
Jacques le soldat devenu moine – vers 790 – 19 novembre 865
860 – Saint Jacques arrive à Saxeau
La porte Saint-Jacques
L’auberge Saint-Jacques 
La fontaine Saint-Jacques – L’écho chapellois  
865 – Mort de saint Jacques

Au IXe siècle les échanges entre l’orient de Byzance et l’occident du royaume de Charlemagne étaient importants pour les familles aristocratiques.

Le traité de Verdun est un traité conclu en août 843 par les trois fils survivants de Louis le Pieux, donc petits-fils de Charlemagne, qui se partagent ses territoires appelés Empire carolingien en trois royaumes.
1/ Louis le germanique
2/ Lothaire 1er
3/ Charles II le Chauve

Il est né en Rhénanie. Issu d’une famille franque très influente, dans la lignée des Robertiens. Logiquement, il devrait faire allégeance à Louis mais, bizarrement, il se rallie à Charles. Son destin sera désormais lié à celui de Charles le Chauve.
Il est mort d’un coup de hache à la bataille de Brissarthe (866).

Lors du soulèvement des barons bretons Robert le Fort était comte d’Anjou, d’Auxerre et de Nevers.
Marié 2 fois : d’abord avec Agane de Bourges & puis avec Adélaïde de Tours

Né à la fin du VIIIe siècle à Byzance, il eut pour père un haut personnage de l’empire : Félix et une mère appartenant à la noblesse : Hermine.
Jacques était le cadet d’une très nombreuse famille et comptait six frères.
Brillant élève dans les lettres et sciences, il joignait la beauté physique aux dons de l’esprit, et les chroniques nous le décrivent grand et plein de séduction. Tandis que son frère aîné, Herpelin, entrait dans les Ordres, Jacques se destinait à l’armée et à la cour.
S’il croyait avoir trouvé calme et paix, il se trompait. Comme les troubles politiques continuaient à Byzance, comme un empereur avait été assassiné, comme les Iconoclastes aggravaient leur besogne de destruction, Jacques et son aîné décidèrent de quitter leur patrie. Leur but était de gagner Jérusalem, la ville sainte.
Plusieurs mois se passèrent pour lui en voyages, en retour bref à Constantinople, et à Jérusalem. Puis Herpelin mourut…
Et Jacques revint finalement en Occident. Il verra à Rome le Pape Sergius II, lui parlera des empereurs iconoclastes, et le Pape aura plusieurs entretiens avec ce moine-soldat.
L’empire de Charlemagne dans les Gaules devait attirer ce théologien passionné, ce convertisseur né.
C’est le saint évêque de Clermont, en Auvergne, qui l’accueille et l’ordonnera prêtre.

Jacques part pour cette vallée (la Petite Sauldre) et se trouve protégé par un très puissant seigneur de la région : Robert.
Le bienfaiteur de saint Jacques de Saxeau – Robert IV de Wormsgau – dit le Fort
Le père Labbé, Pierre (1596-1678) a écrit un Elogium historicum sancti Jacobi eremitae en 1657

« Au IXe siècle, Jacques est un grec issu d’une famille noble. Ses études terminées, il choisit la carrière des armes pour défendre l’empire grec menacé. Il se fait remarquer dans une expédition contre les Musulmans. Puis vient l’hérésie des Iconoclastes, dirigée par l’empereur Léon V dit l’Arménien, au service duquel était Jacques. Jacques va-t-il lui aussi devenir hérétique ? Il est heureusement sauvé par son frère aîné qui le convainct d’entrer dans son couvent. Les deux frères décident de partir pour la France, via Jérusalem et Rome. Mais leur bateau fait naufrage entre Constantinople et Jérusalem et le frère meurt. Resté seul, Jacques continue de naviguer en Méditerranée où il lutte contre les Sarrasins. A Rome, le pape lui donne des reliques de saints martyrs (Cance, Cantien et Cantianille). Il se fixe à Gênes afin de mener une vie d’ermite. Là il effectue de nombreux miracles : il détourne les orages, arrête les inondations, suspend les pluies, protège les moissons et les vignes, rend la vue à une aveugle. Il reprend la route au bout de quatorze ans et traverse Lyon, puis Clermont et s’arrête en Berry où, à Bourges il fut admis au monastère de la Nef, future abbaye Saint-Sulpice. Mais il est toujours à la recherche du Désert où il rêve de vivre sa vie d’ermite. Il se retire alors à Berry-Bouy puis à Achères avant d’arriver en un lieu que lui donne le comte de Sancerre Robert et sa femme Agana, fille du comte de Bourges.
Il s’installe donc à Saxiacum, Sasseau, sur les bords de la Sauldre, au nord de Bourges, avec son disciple Jean Gillon. Les deux ermites se construisent une cabane puis à l’aide de quelques aumônes ils élevèrent à côté une petite chapelle où ils placèrent les reliques qu’ils avaient apportées d’Italie. Mais impossible de rester seuls car à nouveau les miracles que Jacques provoquait se répètent. Il est doué du don de prophétie : il prédit l’irruption des Normands, la mort de Rodolphe archevêque de Bourges et la destruction de Saint-Sulpice laquelle fut en effet pillée et incendiée en 867. Robert (le Fort) et Agana (sa première épouse) visitaient souvent les pieux solitaires, leur faisaient porter chaque jour par un serviteur des mets de leur table. C’est là au milieu des privations et des austérités que après 2 ou 3 ans mourut le vénérable ermite… S’étant fait creuser une fosse dans sa chapelle, laquelle se mit spontanément à ses mesures, il s’y étendit et s’y éteignit doucement le 19 novembre 864. »

De cette même époque encore doit dater l’aménagement de la grotte du moine au pied du mur du château, ultime témoignage de l’existence de l’église primitive, près de « la fontaine Saint-Jacques » et près de la porte Saint-Jacques qui ouvrait sur la ville.

D : faisait suite à la rue des Nourrissons. Elle conduisait à l’église qui était hors des murs, dans la prairie, près du château.

Plan de 1262

Située à la limite des communes de La Chapelle-d’Angillon, Ivoy-le-Pré et Mery-ès-Bois, la fontaine Saint-Jacques se trouve en bordure du bois, après le château de Béthune, dans une forêt appartenant à la famille Chabin. Cette fontaine qui avait été bouchée par la terre, a été réhabilitée par quelques bénévoles. C’est dans cette fontaine que Saint-Jacques de Saxeau venait puiser l’eau dans les années 860 à 865.

Les habitants des alentours qui admiraient cet ermite venaient aussi à la fontaine puiser de l’eau. La transmission orale rappelle que lorsqu’il y avait une naissance à La Chapelle-d’Angillon, les parents sortaient de l’enceinte fortifiée, par la rue de la fontaine Saint-Jacques et la porte aux nourrissons et se rendaient à la fontaine pour y baigner le bébé afin qu’il soit protégé des maladies. Ils jetaient alors quelques pièces dans l’eau en offrande.

Après 2 ou 3 ans mourut le vénérable ermite… S’étant fait creuser une fosse dans sa chapelle, laquelle se mit spontanément à ses mesures, il s’y étendit et s’y éteignit doucement le 19 novembre 865.

Le corps était conservé dans l’église primitive qui était hors-les-murs, sur la prairie entre la ville et le château (il n’en restait que des débris au XIXe siècle, noyés aujourd’hui dans le plan d’eau).

Rédigé par

Jérome Lasne

Imprimeur depuis 1981 et adore les livres...