Le secret des premiers capétiens par Marie-Madeleine Martin. Page 133
Le prieuré de St Fiacre, établi au 16e siècle, devait rappeler ces établissements de l’ermite saint Jacques sur la rive droite.
Plan cadastral napoléonien
Historique
Siècle de la campagne principale de construction
4e quart 16e siècle ; 4e quart 18e siècle
Année(s) de(s) campagne(s) de construction
1794
Commentaires concernant la datation
Porte la date ; daté par travaux historiques
Description historique
Chapelle fin 16e, mentionnée en 1604 ; vendue à la fin du 18e elle fut transformée et agrandie en étable en 1794 ; inscription du nouveau propriétaire : Louis lion 1794
Description
Matériaux du gros-œuvre
Grès ; moellon
Matériaux de la couverture
Tuile mécanique
Typologie de plan
Plan allongé
Description de l’élévation intérieure
1 vaisseau
Typologie de couverture
Toit à longs pans ; pignon couvert
État de conservation (normalisé)
Vestiges
Protection et label
Intérêt de l’édifice À signaler
Livre – Buhot de Kersers, Alphonse – Canton de La Chapelle-d’Angillon
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DIVERS
Saint-Fiacre. — 1604. Cette ancienne chapelle située sur la rive droite de la Sauldre sur le chemin qui allait des ponts anciens à Aubigny et à Ennordes, appartenait autrefois à la fabrique de La Chapelle, et fut vendue révolutionnairement. Elle est terminée à l’ouest par un pignon avec porte à grossière accolade et à l’est par une partie ronde où est encore une fenêtre en brique à cintre aigu. C’est à la fin du XVe siècle qu’elle peut remonter.
Le livre est téléchargeable.
Témoignage de Monsieur Bernagou
« Monsieur Giraud était propriétaire de Saint-Fiacre. Le prieuré était l’écurie. Avant elle était en arrondi sur le devant. Fernand Giraud était au conseil municipal. Il a fait un mur droit pour pouvoir passer, avec l’autorisation du maire. A l’intérieur il y avait une sépulture qui était ensevelie. « J’ai vu le mur tomber. Il y avait un problème de vaches. » »
Le propriétaire n’était pas Monsieur Giraud qui s’est permis sans autorisation de détruire l’abside. Monsieur Giraud était locataire.
Recensement 1936 – Saint Fiacre
La Chapelle Saint-Fiacre – 1980
POP : la plateforme ouverte du patrimoine
Vue d’ensemble du portail ouest
Clef de voûte portant inscription et datée : Louis Lion……..1794
Plan révisé en 1938, superposé du cadastre napoléonien, 1831
Extrait du plan de mise à jour du cadastre ancien
Le saint jardinier voulu par l’Église – Denise Péricard-Méta
L’oubli du Pèlerin. Le triomphe du Jardinier
En 1886 un curé du village, l’abbé Frédéric Borgès, avec l’approbation de l’archevêque Jean-Joseph Marchal (et peut-être même à son instigation) refonda la confrérie « Saint-Jacques de Saxeau » et surtout, deux ans plus tard, édita la Vie de saint Jacques qui se trouva diffusée largement partout. Signait-il la mort définitive du saint Jacques venu du Moyen Age ? D’une certaine manière oui, tout au moins dans le public. Plus récemment un autre curé, l’abbé Didelot (†1993) a redonné vigueur au culte – sur les bases officielles du XVIIe siècle reprises au XIXe siècle – pour le plus grand bonheur de ses paroissiens qui se sont constitués non plus en confrérie mais en un groupement fort voisin, une Association Saint-Jacques.
Redonner vie à l’apôtre sans effacer le jardinier
L’abbé Didelot ignorait que, depuis une cinquantaine d’années déjà, les historiens de l’Église avaient commencé à mettre en doute l’authenticité de la biographie du saint Jacques dit « de Saxeau » : les Révérends Pères Bénédictins en 1954 observaient que la dernière phrase du biographe citée ci-dessus « renforce l’impression désastreuse qu’elle voudrait diminuer ». Ils notaient de surcroît que tous les noms donnés aux évêques de Clermont, Gênes, Corse étaient totalement fantaisistes et remarquaient que les noms des bienfaiteurs de Jacques avaient été empruntés à la Vie de saint Genou. Ceci prouve que, une fois installée, une légende a la vie dure… d’autant que, depuis Vatican II, l’Église s’intéresse moins au culte des saints. Que conclure ?
L’historien, au vu des textes, ne peut que constater l’intense dévotion à saint Jacques développée dans ce Berry par ailleurs peu riche en grands pèlerinages (il faudrait à ce sujet étudier en parallèle le développement du pèlerinage à sainte Solange, proche voisine). Peu importe l’identité du saint. L’important est qu’il est l’un des rares lieux où il n’a pas disparu, balayé par les Réformes successives. Et cette survivance semble bien due à la vie nouvelle donnée au saint, sans laquelle il aurait, comme ailleurs, sombré dans l’oubli.
Un souhait : que le pèlerinage d’aujourd’hui redonne vie à l’apôtre sans pour autant oublier le jardinier, Jacques redevenant pèlerin et exerçant, à l’image du Seigneur, la fonction de jardinier des âmes. La Chapelle d’Angillon redeviendrait alors ce qu’elle a été, une étape sur la route de Compostelle, un lieu où peuvent se retrouver les anciens pèlerins, les futurs pèlerins et ceux qui n’auront jamais envie de partir.